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« Michael Spyres, un ténor qui transcende Wagner »

Strasbourg Opera’s petite loge resonated with a hearty laughter on March 19th. Michael Spyres had just returnedfrom a short trip to Interlaken, Switzerland, where his spouse and two young sons were temporarily living. It was a three hour drive which covers a distance of 292 kilometers. In a slightly lesser amount of time, he will be onstage for the fourth performance of Wagner’s Lohengrin, a title role he recently assumed. With barely over an hour before makeup is applied, he shares, « Wagner has always been a unique and intimidating realm for me, the main challenge of which lies in text memorization. »

Is the Knight of the Swan a man or a god? Michael Spyres cherishes this dilemma. With his feet firmly planted on the ground and his head in the clouds, he carries a dual earthly and spiritual legacy from his birthplace, Missouri. Born on April 12, 1979 in the Ozark Mountains region in Mansfield, near Springfield, he points out it is one of the filming locations of the American series « Little House on the Prairie ». He fondly describes his childhood close to nature, « We often lived in the nude, fully absorbed in song and music. At the age of merely two, I attended weddings and funerals two or three times per week. It wasn’t until I was 20 that I knew I was going to become a singer. »

Michael Spyres est un apprenant autonome par excellence. Sa formation en chant ne dura que deux ans, sous la tutelle du ténor Robert Mirshak, qui prévoyait qu’il deviendrait lui-même ténor. Spyres imite la voix perçante de son ancien mentor avec surprise et taquine par sa voix profonde. Doté d’un ambitus vocal de trois octaves, capable de toucher des notes aiguës faciles (de ténor) aussi bien que des graves soutenus (de baryton), l’Américain est un phénomène du chant, doté d’une curiosité insatiable. Il a affiné ses compétences vocales grâce aux acrobaties du bel canto rossinien, et est apprécié pour la clarté et la générosité de son timbre, la flexibilité de sa ligne vocale, et l’attention qu’il porte aux nuances de la prosodie. L’artiste relève tous les défis musicaux, des répertoires baroques à l’opera seria, du bel canto romantique jusqu’au grand opéra français du début du XIXe siècle. Il relève chaque défi avec passion.

En 2021, il a surpris tous en sortant « Baritenor » chez Erato, un mélange de voix de ténor et de baryton, une approche prisée par des chanteurs tels qu’Andrea Nozzari (1776-1832) ou Adolphe Nourrit (1802-1839), qui sont ses références. Puis, en 2023, il a répété avec « Contra-Tenor » (également publié par Erato), qui se limitait cette fois aux préférences Baroque et Classique, couvrant des œuvres de Lully à Gluck et Mozart. Le chanteur, qui dégage une décontraction, a ce défi enraciné du « the show me state » (« montre-moi que tu en es capable ! »), qui est inhérent à son pays d’origine. « Nous avons conservé des mœurs de pionniers et de bâtisseurs, une capacité constante à repousser les limites », soutient celui qui, avec son oncle et son frère, Sean Spyres, aussi chanteur, est en train de construire une ferme à Springfield. Derrière une image décontractée, c’est un travail acharné. « Je suis passionné de son, ajoute-t-il. J’ai joué de la trompette pendant quinze ans, de la guitare pendant dix ans, et de la clarinette pendant cinq ans. Je suis d’abord un musicien et je conçois ma voix de la même manière. »
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