Andréa Bescond, Ludivine Sagnier, Marianne Basler, Elodie Navarre, Eleonora Galasso sont cinq actrices rassemblées par une cause commune ; elles expriment les injustices subies par les femmes à travers le prisme de la scène, seules, donnant voix à une souffrance longtemps tue. Que ce soit à travers des histoires personnelles ou des adaptations de textes, leurs monologues cathartiques suscitent émotion, déstabilisent, questionnent, révélant la honte, le déni et la peur qui empêchent souvent de parler de ces expériences douloureuses. La scène devient alors un canal de communication pour ces histoires de femmes.
Eleonora Galasso, plus connue comme une chroniqueuse culinaire et écrivaine de livres de recettes, choisit de raconter ses neuf années d’abus conjugal dans une cuisine, lieu de partage et de confidences, à travers une pièce en forme de tragi-comédie italienne, Dévorante. Sa mère lui a appris à faire des pâtes mais pas à parler ou à exprimer ses sentiments (« Je te nourris, mais on se tait », dit-elle en résumé). Plus tard, dans une relation toxique, elle se demande comment elle a pu se retrouver dans cette situation, où était sa culpabilité et pourquoi elle a choisi de se voiler la face. Loin de vouloir répandre le pathos ou la dénonciation, son objectif est de guérir et de transmettre son expérience aux autres, dans une mission de sensibilisation.
Transmutant la joie des moments partagés en cuisine en des instants de réflexion sur son passé éprouvant, une introspection complète était nécessaire. « J’étais déterminée à extirper l’expérience toxique de mon mariage de la manière la plus sincère possible afin de recommencer, » raconte Eleonora Galasso. Elle a été combative pour la réalisation de ce spectacle mixte qu’elle désirait tant voir accomplir. À présent, les feedbacks du public et les lettres reçues sont sa plus grande récompense. « On dirait que vous parlez de moi », a déclaré une spectatrice. « Je voulais partager ma réalité pour que les autres puissent exprimer leur propre vérité, » affirme l’actrice.
Andréa Bescond a également reçu des confidences de la part de nombreux spectateurs de son spectacle « Les Chatouilles ou la Danse de la colère », qui a changé la perception de la pédocriminalité. Présenté pour la première fois au Festival « off » d’Avignon en 2014, et récompensé par le Molière du seul(e)-en-scène en 2016, avant de devenir un film en 2018, cette oeuvre raconte l’histoire d’une fillette abusée par un ami de ses parents. Elle sera reprise en avril au Théâtre de l’Atelier à Paris. « Les Chatouilles », que j’ai écrit pour aller mieux et joué sur scène pour transformer la boue en beauté, a signé le début d’un vaste processus de guérison et a rempli l’immense solitude que je ressentais. Je ne savais pas que nous étions si nombreux, » se rappelle Andréa Bescond.
Vous avez encore 68.55% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
Une guide pratique pour retrouver une personne avec simplement son prénom et sa ville avec l'aide des réseaux sociaux.
Cent ans se sont écoulés depuis le bal du 4 juillet représenté sur la photographie qui clôt The Shining : que suggère la présence de Jack Torrance ?
20 ans après la sortie du film « L'Auberge espagnole », Cédric Klapisch travaille sur sa suite.