Catégories: Culture
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27 mars 2024 22 h 13 min

« Album « Hélicoptère »: Féfé, solaire, moins pudique »

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Le visage de Féfé est toujours illuminé par un sourire incessant, mais son dernier album, Hélicoptère, sorti en fin février, révèle quelques fissures. Cet ancien membre du groupe Saïan Supa Crew, qui a dynamisé la scène de rap française avec ses spectacles énergiques et ses hits populaires Angela et Soldats au début des années 2000, a infusé une touche de blues dans ses nouvelles mélodies aux influences soul et folk, épicées ici et là par la soukouss et par moments, par de la dancehall à l’état pur. A travers la chanson Sourire de verre, qui conclut l’album, il écrit : « Mon sourire est toujours à l’affiche, il ne me laisse jamais/ Pourtant, le bonheur n’est pas une marque maison »

Féfé, dont le vrai nom est Samuel Adebiyi, âgé de 48 ans, vit à proximité de la Bastille à Paris, écoute son âme là où ses chansons prennent vie, d’abord sous forme de mélodies à la guitare puis confiées à différents producteurs pour les sortir de leur zone de confort. Il confesse : « Le simple fait que cet album existe est en soi une victoire. J’ai traversé une période de dépression intense. Je n’avais pas idée de ce que c’était avant de le vivre. J’ai réalisé que je ne suis rien sans musique. Si je ne crée pas, je me sens inutile. Certes, je suis un père, mais la musique, c’est aussi ce qui me fait vibrer »

Avec une carrière de deux décennies et demi derrière lui, le chanteur, rappeur, auteur-compositeur, que l’on connait sous le nom Feniksi, a mené de nombreux projets. Membre fondateur du groupe OFX puis du collectif Saïan Supa Crew, il a aussi connu un succès personnel avec son album solo « Jeune à la retraite », récompensé d’un disque d’or en 2009. En collaboration avec Leroy, l’album « 365 » a également vu le jour, bien que sa tournée ait dû être annulée en raison de la crise du Covid-19.

Suite à des périodes de confinement passées en isolation et après une heureuse réunion avec son père au Nigeria, Féfé a réalisé qu’il n’avait plus personne contre qui se définir. S’en est suivi un changement de label, de management et une réévaluation de sa longue carrière artistique, qui selon lui, ressemble plus à un marathon qu’à la compétition effrénée que se livrent souvent les rappeurs, ou le « rap game ». C’est également la comparaison qu’il utilise pour introduire son nouvel album avec la phrase: « Si le jeu est une course, j’arrive en hélicoptère ».

Ainsi, il semble voir sa carrière musicale comme un participant dans la course de cycliste, regardant d’en haut, loin de la mêlée. Faisant référence à son temps avec le Saïan Supa Crew, il déclare : « Nous étions les seuls gars qui ne comprenaient pas que nous devions être en tête du peloton ». Aujourd’hui, il reste dans sa bulle, observant les paysages, regardant les autres concurrents de temps en temps, comme s’il était dans l’hélicoptère avec les journalistes qui filment la course.

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