Le film « Pentagon Papers », qui n’a jamais été adapté au cinéma auparavant et qui précède le scandale de Watergate, est projeté sur France 3, le lundi 25 mars à 21h10. Le document classé top-secret, publié par le New York Times et ensuite par le Washington Post à l’aube des années 1970, a révélé trois décennies de tromperies gouvernementales et d’informations sur l’engagement des États-Unis pendant la guerre du Vietnam. Ceci a grandement compromis l’appui du public pour les actions interventionnistes américaines.
Le film de Steven Spielberg raconte ce moment important de l’histoire de la presse américaine, principalement à travers le voyage de Katharine Graham, la seule femme dans un univers masculin. Graham a succédé à la direction du Post après le décès de son père et le suicide de son époux. Les doutes qui pesaient constamment sur sa compétence l’ont obligée à toujours être entourée de conseillers qui prenaient des décisions pour elle.
Dans ce contexte, alors que le Post s’apprête à entrer en bourse, la publication des « Pentagon Papers » place Graham face à un dilemme qui pourrait menacer l’existence de son journal.
L’essence de la démocratie et l’idéal de clarté sont soudainement stoppés et dépendent du choix que Katharine Graham doit faire entre défendre le premier amendement de la Constitution américaine ou ses liens avec le monde politique. De là, deux rythmes différents se mélangent, mettant en évidence une juxtaposition : le rythme lent du mode de vie de la directrice, caractérisé par ses dîners sociaux et ses rencontres avec les investisseurs; et le rythme effréné de la rédaction dirigée par Ben Bradlee (Tom Hanks), qui, en attente de la décision de leur supérieure, a peu de temps pour finaliser les dossiers confidentiels.
La puissance émotive du film « Pentagon Papers » réside dans sa capacité à transformer un film journalistique en une plate-forme pour le magnifique portrait de femme qui émerge de l’arrière-plan. L’impression est donnée par la réalisation de Spielberg qu’il est là pour soutenir et encourager le personnage. Le jeu précis de Meryl Streep réussit à refléter chaque subtile transformation intérieure de son personnage.
Les rotatives qui rugissent, la salle des rédactions bouillonnante : Spielberg respecte scrupuleusement les codes du film journalistique et politique et sa réalisation se régale de la captation de cette activité constante. Les nombreux tournants surprenants sont secondaires par rapport à un mouvement plus vaste, qui est à la fois le rythme effréné de la presse et une mise en scène qui mimétise son sujet : ce mouvement euphorique, est celui de la démocratie.
« Pentagon Papers » est un film de Steven Spielberg avec Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson, Bob Odenkirk, Tracy Letts, Bradley Whitford et Matthew Rhys (EU, 2017, 116 min).
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