Jean Hélion (1904-1987), un artiste du XXe siècle reconnu pour son esprit obstinément réfractaire, a souvent suscité la confusion par ses choix artistiques qui défiaient les conventions dominantes. Son tableau célèbre, « A rebours » (1947), incarne bien cette inclinaison à prendre la vie à contresens. À une époque où les dogmes qu’il a défié se décomposent, on peut anticiper une meilleure appréciation de son travail et une acceptation peut-être définitive grâce à cette rétrospective.
Hélion a démontré sa capacité à vivre selon ses propres termes d’une manière qui aurait pu lui coûter la vie. Résidant en Virginie avec sa première femme et leur fils en 1939, sa renommée commençait à grandir à New York. Cependant, à l’aube de la guerre, le 3 septembre, plutôt que d’éviter la mobilisation, il a volontairement regagné la France pour s’engager. Le 19 juin 1940, il est fait prisonnier et déporté dans un stalag en Poméranie. Choisisant de ne pas attendre la fin de la guerre en captivité, il s’évade en février 1942, traversant l’Allemagne et la Belgique en train pour atteindre Paris. Là, il est aidé par Mary Reynolds, la partenaire de Marcel Duchamp. Il traverse ensuite clandestinement la ligne de démarcation, retrouve Duchamp à Marseille, avant de réussir à embarquer pour Baltimore, aux États-Unis. Là-bas, il rédige l’histoire de son évasion, « They Shall Not Have Me » (Dutton, 1943 ; publié en France chez Claire Paulhan en 2018, « Ils ne m’auront pas »), un best-seller qui renforce l’antinazisme du public américain.
« Géométrie droite », résume bien la personnalité de l’homme.
Dans le monde de l’art, Jean Hélion est un nom reconnu. Ses débuts ont été simples, mais tout a changé en 1926 lorsqu’il a croisé le chemin de Joaquin Torres Garcia, un peintre uruguayen. Ce dernier lui a fait découvrir différents artistes comme Jean Arp, Piet Mondrian, Theo van Doesburg et Léon Tutundjian. Ces artistes sont connus pour leur style abstrait, caractérisé par une géométrie précise et des plans de couleurs uniformes. Bien que leur démarche artistique soit plutôt minoritaire, Jean Hélion a décidé de se joindre à eux. Il a notamment participé à la création de deux groupes : Art Concret en 1930, et Abstraction-Création en 1931.
Hélion s’est rapidement approprié le langage artistique de ces groupes, caractérisé par des lignes noires de différentes épaisseurs, des rectangles bleus, jaunes et rouges – les trois couleurs primaires. De nombreux croquis et dessins ont été réalisés sur la base de ces principes, qui ont ensuite été transformés en tableaux. Cependant, ce foisonnement d’idées était également le signe d’un désir d’explorer au-delà des limites posées par le système initial. À partir de 1933, le travail de Hélion a commencé à intégrer des courbes et des formes arrondies. Les couleurs plates ont progressivement fait place à des nuances plus subtiles, évoquant des volumes.
Peu à peu, ses œuvres ont commencé à prendre une forme plus anthropomorphique, tout en conservant un arrière-plan de couleurs plates. Le titre de ses travaux change également, passant de « Composition » à des noms comme « Monument » ou « Figure bleue », indiquant un nouveau direction dans son œuvre. En 1937, on peut donc dire que Jean Hélion a largement évolué depuis ses débuts dans le domaine de la peinture.
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