L’histoire Corrag attend la fin de l’hiver, sa saison préférée, car dès que le dégel aura lieu, on la brûlera sur un bûcher comme sorcière.
Elle doit être sacrifiée sur l’autel de l’ignorance et de la haine comme sa mère et sa grand-mère avant elle, comme chaque femme trop indépendante de cette époque tourmentée.
Son crime ? Avoir été témoin du massacre d’un clan.
Elle va raconter son parcours au révérend Leslie, jacobite, venu enquêter.
Une rencontre improbable Le roman alterne alors le récit lumineux de Corrag et les lettres de l’homme d’église à son épouse restée en Irlande.
Cette alternance de voix rend compte alors de la métamorphose qui s’opère en Leslie.
Ce sont deux êtres que tout apparemment oppose : lui érudit, fidèle au roi Jaques, homme de Dieu.
Elle, pourchassée par les hommes qui ont peur de sa façon de vivre, de sa connaissance des plantes, qui n’a ni roi, ni dieu, car elle ne voit que la souffrance faite en leur nom.
Leslie n’avait vu au premier abord qu’une âme damnée, et va se laisser emporter par le récit de cette petite sauvageonne.
Car c’est une extraordinaire conteuse qui exprime le besoin qu’a chaque être de trouver un abri, la sécurité, l’amour, le respect.
Elle va lui apprendre la tolérance, à observer le monde, à trouver du bonheur dans de simples choses, et même à faire son deuil d’un enfant.
Elle est plus proche de la fée que de la sorcière.
Une ode à la nature Dans un style simple mais plein de poésie, l’auteur nous emporte dans les Highlands et parvient à nous faire sentir chaque changement de saison, le vent dans les cheveux, les odeurs, la dureté des rochers auxquels s’accroche Corrag, la douceur de sa petite jument, le respect de tout ce qui nous entoure, homme, animal, plante.
Malgré un parcours douloureux, souvent solitaire, le personnage garde toute sa générosité et sa profonde humanité, Corrag n’a jamais suivi le conseil de sa mère de ne pas aimer pour ne pas souffrir, heureusement pour tous.
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