Autour du livre Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes publié sous sa première édition en 1857.
Il regroupe plus d’une centaine de textes, à la longueur et aux formats divers, mais sans jamais adopter la prose.
Cette première édition est à l’époque immédiatement placée sous le coup d’une procédure judiciaire.
Censure Le vocabulaire fleuri de Baudelaire lui fait aborder la sexualité parfois de manière provocatrice, pornographique, et il est l’objet d’attaques pour atteinte à la morale.
La France connait alors tout de même la période dite « autoritaire » du Second Empire, et ce contexte pèse sur la sortie de ce livre.
Il finira par être l’objet d’une amende, pénalisant l’outrage que la justice y a perçu.
Le coeur Ce qui caractérise au premier chef le recueil dans sa globalité, c’est la technique, la virtuosité de l’écriture de Baudelaire.
Possédé par des émotions qui le surplombent, le poète n’en demeure pas moins maitre de sa plume.
Aucun hasard L’exemple de L’Albatros, poème ayant traumatisé tant d’enfants au moment de l’épreuve de la récitation, en est éclairant.
Les rimes croisées tombent, implacables, quatrain après quatrain.
La césure telle la guillotine applique son inéluctable sentence après les six syllabes de chaque vers.
Et la musicalité des mots fait rebondir le propos, donne une légèreté à ce qui n’est qu’épreuve et peine, douleur et culpabilité.
Des variations Mais cette rythmique sait se faire durable, notamment à l’occasion d’Au lecteur, poème ouvrant le recueil, et qui prend presque deux pages pour tout dire.
Résolument poétique, Les Fleurs du mal sont néanmoins dans le même temps diversifié, avec une certaine fidélité à l’alexandrin, mais aussi avec des formats plus courts, des vers qui se répondent une fois sur deux, des textes sans séparation en quatrain ou tercet.
A la postérité Avant Le Portrait de Dorian Gray, Baudelaire fait de l’esthétisme la pierre angulaire non pas que d’une œuvre, mais d’une vision du monde.
La beauté se détache de toute portée morale entre bien et mal.
Et même si le mal-être est palpable tout au long de la lecture, Les Fleurs du mal montrent qu’il peut être beau pour autrui, malgré ce qu’il véhicule de désespoir, de non-sens, de souffrance.
Il met des mots sur l’insondable néant de l’être, et les rend pour la plupart intelligibles, parvenant à sublimer ce qui ne devrait pouvoir l’être.
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