Noël est déjà loin, le carême a pris sa place, étouffant, éprouvant, la chaleur partout : dans les champs de cannes que l’on brûle, dans les distilleries où les cheminées fument, dans les gorges embrasées par le feu du rhum.
Mais ce n’est n’est rien comparé à la chaleur du vidé de Fort-de-France, à celle des corps rassemblés, libérés, qui exultent, qui vibrent, des milliers de carnavaliers, dont les pas battent la cadence au son des groupes de rue.
Ils ont jeté les masques de la société, enlevé les secondes peaux qui les habillent, ils ne sont plus qu’un seul corps, chaud, lourd, puissant.
Les reins ondulent, les peaux se touchent, toutes les couleurs se mélangent et l’harmonie se crée dans cette dissonance, ce vrombissement informe.
La foule est en liesse, tout est transgressé, personne ne reste indemne, la fièvre est là et se propage dans le public.
Vous l’aviez oubliée cette force en vous, ce désir, cette soif, cette pulsion de vie ?
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