La candidature Dans « La conquête », avec Florence Pernel, Denis Podalydès et Bernard Lecoq, Xavier Durringer met en scène un personnage maniacodépressif, candidat à la présidence de la République.
Ce film est plus un drame shakespearien, avec ses intrigues mortifères comme à la cour du roi du Danemark, qu’une comédie burlesque même si les protagonistes − tous issus des grandes écoles et de la caste dirigeante − se comportent et s’expriment comme des voyous.
« Je vais te lui les faire manger », « il peut se la mettre bien profond » résonnent sous les lambris dorés des palais de l’actuelle monarchie républicaine.
Sous fond de scandales financiers, d’affairisme, d’allégeance aux dirigeants du CAC40, le microcosme politique manipule le peuple avec la complicité des médias, des agences de publicité et des instituts de sondage.
L’état spectacle Ce film n’apprend rien de nouveau sur l’État spectacle dénoncé, dès 1977, par Roger-Gérard Schartzenberg.
Pris au premier degré, ce film pourrait conforter les thèses extrémistes et/ou populistes contre la démocratie parlementaire qui émergent à chaque crise, tel le monstre du Loch Ness.
Les contre-pouvoirs (syndicats, organes de contrôle de l’État, justice) sont inexistants ou bridés dans cette polissonnerie de nantis hyper-protégés.
La dérive La cassure entre les hommes politiques et les citoyens est clairement illustrée.
Les deux mondes s’ignorent et se jugent sévèrement.
En 1789, on chantait à Marie-Antoine « il pleut bergère, voici venir l’orage, rentre tes blancs moutons ».
N’aurait-t-on pas envie de slamer, en sortie de salle « cassez-vous les plouto, cassez-vous les ploutocrates, laissez gouverner les démocrates » ?
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