Hâtons-nous d’être heureux Au gré des pages consacrées à ses philosophes bien aimés, Frédéric Schiffter émet cependant quelques réserves sur l’Éthique de Spinoza.
Il lui préfère l’Ecclésiaste qui enjoint de ne pas trop s’adonner à la sagesse afin d’y trouver l’absolution éternelle.
L’inéluctable étant toujours certain le sage comme l’insensé sont dotés d’un identique dessein.
En cela, le lecteur ne pourra le contredire.
Une affection pour le nihilisme de ses pairs Si l’écrivain tend à se rapprocher par nature de Schopenhauer, son maître, pour son pessimisme, il affectionne particulièrement Montaigne, le solitaire, l’ami-confident.
En chacun de ces érudits sommeille un animal blessé, une petite faille.
Un philosophe discret et sportif accompli Dans Philosophie sentimentale Frédéric Schiffter se livre aussi, par bribes.
Ce Surfeur émérite (lire Petite philosophie du surf ed.
Milan) a choisi le caprice des vagues aux mondanités et confie son appétit pour le dilettantisme.
L’amour est un mal nécessaire La plume nostalgique du penseur nous intime un voyage au cœur de l’essence même du désir.
Enfin, l’auteur sublime son essai par ce dernier aphorisme : « l’amour est la forme la plus exquise de l’inconfort de vivre ».
Il souligne ainsi qu’aimer est une douleur inéluctable à laquelle nous ne pouvons nous soustraire.
Voici un petit bijou littéraire couronné par le prix Décembre.
Bientôt disponible en langue espagnole, cet ouvrage ne manquera pas de conquérir la Péninsule Ibérique.
Références de l’ouvrage Philosophie Sentimentale, Frédéric Schiffter, éditions Flammarion, 186 p.
; 17€ ; ISBN : 978-2-0812-3615-8
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