Le personnage de Michel Serrault dans « Albert est méchant » est politiquement incorrect et peut s’exprimer en toute liberté grâce à son âge.
Il n’est pas certain qu’un jeune puisse parler de cette manière sans être sévèrement critiqué.
Il en va de même pour des personnages comme tatie Danielle ou le viager interprété par Charles Vanel.
Si Brigitte Fontaine n’avait pas l’âge qu’elle a, ses déclarations seraient-elles acceptées sur les plateaux de télé ou de radio.
Jusqu’où peut-on dire n’importe quoi « au bénéfice de l’âge » ? Peut-être jusqu’à la folie.
Comme le disait Brel « la folie n‘est-elle pas de voir les choses telles qu’elles sont et non telles qu’elles devraient être ».
Alors donc « au bénéfice de l’âge » peut signifier qu’un vieux puisse dire des vérités qui dérangent.
Interprétant le chevalier à la Triste Figure, Jean Rochefort transfigura les déboires du vieil homme et ne put avec Terry Gilliam terminer une réalisation prometteuse pour raison de chute et de hernie discale.
Au bénéfice de l’âge, le professeur Tournesol peut s’emporter ou interpréter comme il veut ce qu’il n’a pas bien entendu.
Le jeune Abdallah peut être insupportable parce qu’il est fils de l’Emir Ben Kalish Ezab et amène de la plaisanterie dans cet album sur la guerre du pétrole.
Le bénéfice de l’âge n’excuse pas tout, il tempère, il donne la possibilité du politiquement incorrect.
Tel le bouffon du roi ou du « village idiot » ceux qui ont le bénéfice de l’âge permettent à la société de se décrisper, de se voir telle que nous sommes.
C’est l’homme nu de nos sociétés modernes.
Tant que cela ne concerne pas des gens qui ont trop de pouvoir, cela ne peut qu’être positif.
Après que cela soit pour des enfants ou des personnes âgées, cette idée d’impunité due au « bénéfice de l’âge » peut aboutir à des comportements autoritaires.
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