Moto & Cinéma: Rusty James, de Francis Ford Coppola – 1984

A l’occasion de la sortie récente du majestueux ‘Tetro’ de Francis Ford Coppola, comment mieux engager notre rubrique ‘Moto & Cinéma’ en revenant sur son film de 1984, Rusty James.
Le titre original est l’intraduisible ‘Rumble Fish’, ce poisson guerrier qui s’acharne contre son propre reflet (l’aspect symbolique est cher au cinéma du Maître) et que va libérer Mickey Rourke.

Ce film aborde comme un rêve éveillé la culture américaine des gangs de rue et le thème récurrent chez le grand cinéaste du questionnement sur la famille.
Pouvant se situer à mi-chemin entre West side story (1961) de Robert Wise, Sailor et Lula (1990) de Lynch et Dead man (1995) de Jarmusch, Coppola explore ce mythe américano-urbain tel un grand fantasme en noir et blanc.
Synopsys:Rusty James – 1983” Rusty James est-il le digne héritier de son frère “Motorcycle Boy”, roi déchu qui régnait sur la ville de Tulsa ? Les exploits de son aîné ornent encore les murs de la ville et Rusty aimerait prendre la relève.

Mais ses rêves de ressembler à son frère affrontent une réalité nouvelle.
”Rusty James (disponible en DVD): produit en 1983, sorti en 1984.
Réalisateur : Francis Ford Coppola.
Acteurs : Matt Dillon, Mickey Rourke, Diane Lane, Dennis Hopper, Nicolas Cage (neveu du Maître Coppola), Laurence Fishburne, Tom Waits, Chris Penn, William Smith…Présentation : le rêve filmé suit les tribulations Rusty James, flambeur et street-fighter (interprété par Matt Dillon), ses rapports avec son mythique grand frère absent-présent (Mickey Rourke), son père (Dennis Hopper), son gang et la ‘réalité’ qu‘il mène.
Pour être digne de le remplacer, il n’hésite pas à affronter un chef de bande rival et c‘est Motorcycle Boy lui-même qui le sauve.
Mais Motorcycle sait qu’une page se tourne, que la fin est proche….
Inéluctablement, il est abattu par un policier mais son mythe subsiste.
Ce drame sur les adolescents marginaux est très bien filmé.
Il vaut aussi pour l’interprétation de Mickey Rourke et de Matt Dillon, fascinant de bout en bout dans des rôles un peu surjoués, méthode ‘Actors-Sudio’ de l’Ecole d’Art Dramatique qu’a dirigée Lee Strasberg* et d’où vient le futur icône Rourke (Philip Andre Rourke).
A sa sortie, le film fût d’abord pris comme un exercice mineur, formellement beau et intéressant, mais devînt par la suite une œuvre culte fascinante ; rien moins qu’un choc cinématographique de ma jeunesse.
Loin du réalisme conventionnel, il annonce directement dès les premières scènes le ton et la couleur.
Des images de nuages filmés en accélérés, une bande sonore onirique, des éclairages très expressionnistes, la vision soudaine de poissons colorés au sein d’un plan en noir et blanc, nous transportent immanquablement dans une dimension très contemplative de l’intrigue, celle du grand frère et des parents absents.
Les scène d’échanges entre Matt Dillon et Mickey Rourke jouant presque de magie dans les scènes de rue, sont réellement magnifiques.
Comment oublier la scène de perte de connaissance planante !C’est ce très beau film qui va propulser Matt Dillon et surtout Mickey Rourke au rang d’étoile, tel un OVNI arrivé de nulle part, dans ce rôle à la fois de sage et de motard voyou, ce grand frère qui fait rêver et qui a vu la Californie.
Et quel casting : les seconds rôles sont aussi hauts-de-gamme ! Certes, la moto ne fait que traverser l’écran deux fois, mais à chaque fois en imprimant la pellicule d’un esprit de liberté, dernière quête du Motocycle Boy, chemin initiatique que va suivre Rusty James vers la lumière aveuglante et chaude (en couleur !) de la côte ouest américaine.
Nous savons tous que Mickey Rourke aime la moto et ce ne sera pas son dernier film avec elle, en portant cette fois le nom d’une machine Américaine de Milwaukee.
En attendant, Rusty James, c’est un film majeur et indispensable dans votre mototèque vidéo !PS: * Devenir le rôle, en puisant dans ses propres affects pour créer l’émotion et être le personnage joué.
– Sources images: www.
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