Essai 1300 FJR

Programme officiel en un week end : Paris vers la Normandie le vendredi soir, tôt le samedi matin départ pour la Belgique vers Spa Francorchamps pour un retour le dimanche soir en Normandie et lundi matin retour à Paris : 1 400 km en 36h, faudra pas trop traîner à boire l’excellente bière belge si on veut tenir la moyenne.

Certains la qualifieront de machine à papa ou même pire de meule de flics.
Pourtant la FJR et la plupart des GT, c’est peut-être ce qui se rapproche le plus de l’expression « l’habit ne fait pas le moine….
»L’habit justement, un petit moins dans l’air du temps par rapport à sa sortie mais après tout, ce qu’on lui demande c’est de la protection.
Mesurant 1m89, j’avoue avoir pu tenir une position de sénateur à des cadences que nous dirons copieuses sans trop souffrir.
Je me rappelle ce retour sur l’autoroute belge jusqu’à Valenciennes avalé rapidement.
PUBLICITÉPUBLICITÉLe plus gênant finalement ce sont les turbulences qui font un peu louvoyer le casque et le bruit induit par ces dernières.

Le carénage pourrait être également un peu plus large au niveau des genoux pour mieux protéger ces derniers.
La capacité de chargement est très correcte, partir en vacances même pour 2 semaines est envisageable pour peu que vous ne soyez pas un fashion victime.
La qualité de fabrication est à l’avenant comme toujours chez Yamaha ? Le tableau de bord est très lisible, les commodos tombent naturellement sous les mains et on appréciera particulièrement la facilité à régler les poignées chauffantes par ailleurs très efficaces.
Ce qui fait la différence avec ces « grosses » GT, c’est qu’elles n’ont de grosse que l’encombrement.
Aujourd’hui, les machines ont beaucoup évolué par rapport à celles des années 80 (ancienne GTR et Pan European), on n’est plus face à des mastodontes avec une mauvaise répartition des masses.
Les ingénieurs ont également compris qu’au-delà de la protection qui était le seul but des années 80, il fallait un châssis capable de se taper des bornes mais aussi de virevolter en montagne afin de ne pas gâcher la notion de plaisir.
Le poids a été recentré et l’équilibre avant/arrière est parfait.
Et pour tourner, la FJR tourne très bien.
Les Ardennes belges (que je vous recommande pour un petit we) ont été parcourues à bon rythme, plus proche de celui que j’aurais pu tenir en roadster 1000.
Avec une très bonne répartition des masses, la machine se balance facilement et prend de l’angle sans trop de problème.
La garde au sol avouera ses limites mais votre passager/passagère vous aura très certainement demandé de rendre la main avant.
Un point important est qu’il faut travailler son freinage car vu la masse tout de même supérieure, l’improvisation n’est pas de mise.
La reprise des freins sur l’angle vous fera automatiquement quitter le point de corde et la machine se relève.
Pour finir sur les freins, ce dernier est endurant et procure un bon feeling au levier.
Le moteur est très agréable avec un gros couple présent très tôt à partir de 6 000 tr.
La réponse à la poignée est France et virile mais provoque quelques à coups de cardan parfois désagréables.
Les à coups sont aussi présent lorsqu’on évolue à allure réduite en sous régime.
Il convient donc de passer le bon rapport afin de gommer cet effet.
Capable de vous emmener à des vitesses proscrites, il accélère fort et ça c’est le plus, pour prendre plaisir sur petite route.
Même chargée comme une mule et avec passager, le moteur ne fera pas non plus défaut lorsqu’il s’agira d’effectuer un dépassement sur nationale.
Sur le chapitre : « combien ça coûte ? », une grosse GT, si on tape dedans ça boit et même beaucoup.
On dépasse très vite les 8l et on peut taquiner les 10l en cas de grosse attaque.
A rythme plus cool, on est sur un 7l au 100 km.
Le cardan vous fera faire des économies sur la transmission, les pneus souffrent un plus du poids et s’useront plus vite sur la bande de roulement, surtout le pneu avant.
Les assurances en revanche ne sont pas trop gourmandes sur ce genre de machines.
Il reste le prix à souvent plus de 16 000€, c’est une somme mais ces machines sont souvent conservées longtemps par leur propriétaire donc amorties.
En conclusion, avant de juger ces machines il vous faudra en essayer une.
Rouler à trente ans sur ce genre de motos n’est pas irréaliste.
Souvent jugées comme des machines à Papa, y goûter vous donnera beaucoup de mal à ne pas y songer au prochain achat.
La FJR permet de suivre les copains « mieux armés » sans fatigue, car jamais auparavant je n’avais autant de bornes en un week-end sans ressentir aucune fatigue ou douleur à la fin.
Fiche 1300 FJR ABS16 799€ – 108 ch à 7 500 tr/min – 11,8 kg-m à 6 000 tr/min – essence 25 litres – Poids 295 kg tous pleins faitsYamaha 1300 FJR