Depuis que j’écris pour Motosblog, les plus fidèles d’entre vous auront aisément remarqué que mon cœur chavire dès qu’il s’agit d’essayer une machine que nous qualifierons aujourd’hui de couillu.
Et bien, je dois dire que celui de la Morini vaut pour être celui qui m’aura les plus émoustillé : 12.
5 mkg de couple et 140 ch en version libre.
Machine pour homme, elle en a le gabarit : hauteur de selle, volume, on sent bien qu’on est sur une machine européenne et non pas sur un pocket bike.
Relativement bien finie et bien équipée (comme toujours sur une italienne, on regrettera le manque d’originalité de sa face avant.
Elle nous rappelle un peu trop une Speed Triple.
L’arrière n’appelle aucune critique avec ses échappements sous la selle très bien intégrés et qui participent activement à l’identité visuelle de la moto.
Dans leur finition Termignoni, ils sont superbes et laissent échapper des vocalises graves et brutes.
Car la Morini, c’est du brutale ! …PUBLICITÉPUBLICITÉ Un coup de démarreur, la machine s’ébroue, hoquette puis parvient à lancer les deux grosses gamelles.
Un peu comme un ours qui s’ébroue à la sortie de l’hibernation, il faut que le moteur se cale et c’est parti.
Bon sang ne saurait mentir, le décor est aussitôt planté, ce ne sera pas du mou de veau au repas.
Pour s’élancer, il vous faudra manipuler une boîte dure et sèche, les bottes sont de rigueur pas question de piloter l’engin en petite basket.
Une fois lancée, c’est du bonheur, cette moto possède un des plus beau moteur de la production : puissant, coupleux, sans hésitation il délivre une poussée fantastique sur tout le long du compte tour.
C’est bien simple, il n’est quasiment pas possible d’ouvrir en grand sur les premiers rapports sans envoyer la roue avant en l’air.
Une sortie de courbe serrée ? Pan, un coup franc sur la poignée et vous voilà déjà dans le virage suivant : le couple de camion vous téléportera si fort qu’il faudra que les copains soient bien outillé pour suivre, un 4 cylindres tirera systématiquement la langue et ne pourra pas lutter sur le plaisir distillé.
Là où ça se gatte et vous l’avez compris depuis le début c’est sur le mouillé : achtung ! Comme disent nos voisins allemands.
Un début chutera à coup sûr.
Madame réclame beaucoup de doigté et de prudence pur ne pas se faire surprendre.
Patinage assuré même en version street légal de 100 ch.
La partie cycle est au poil une fois qu’on aura compris comment elle fonctionne.
Avec très peu de poids sur l’avant, la direction se retrouve très vive.
Superbe pour la mise sur l’angle mais sujette aux guidonages.
Une fois encore, pas question de passer d’une gentille ER-6 à cette diva.
Un minimum d’expérience sur grosse machine est requis pour s’éclater avec la bête au risque d’être effrayé.
Assez légère, elle tourne assez bien dans les petits coins.
Elle acceptera aussi les entrées viriles en courbe sur les freins en relâchant progressivement pour finir de la placer correctement.
La reprise de freins sur l’angle lui fera en revanche élargir la trajectoire, sans que ce soit rédhibitoire.
Réglée dure, elle est tout de même plus adaptée qu’une MV Agusta Brutale à une utilisation route.
Elle sautille beaucoup moins sur les bosses et permet de garder un bon rythme comme une japonaise sur route légèrement dégradée.
Machine à part assurément par sa rareté, par son moteur exceptionnel, cette Morini mérite réflexion avant de signer un chèque pour une autre moto.
La fiabilité n’est pas à prouver, la machine n’ayant connu aucun souci depuis sa sortie.
Plus qu’un jouet, c’est un manège pour grand enfant tant le plaisir durera à chaque tour grâce au joyau qu’elle enserre en son sein.
Il n’existe aujourd’hui dans la grande production et à la portée de tous que quelques rares moteurs comme celui-ci : le 3 cylindres Benelli m’évoque d’aussi beaux souvenirs.
Il faudra goûter à la Streetfighter chez Ducati pour savoir si c’est aussi bon.
Modèle 2009
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