Catégories: Automobile
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11 avril 2020 6 h 30 min

Essai Harley Davidson Night Road Special

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Le surnom qui lui irait le mieux serait « The Beast ».
Cette moto est exceptionnelle à plus d’un titre : de part son gabarit, son moteur, son look et enfin le plaisir qu’elle procure.
La première chose qui frappe dans l’approche de la moto c’est son look ! En effet, quand on commence à la toucher du regard on ne peut s’empêcher d’en faire 2/3 fois le tour afin d’apprécier le plaisir (même furtif) de posséder un tel engin.

C’est un peu comme celui d’une certaine VMax à qui cette Harley pourrait bien succéder dans le cœur des amateurs de muscles bikes.
Tout sur cette machine respire la qualité, vos 292 kg à sec vous auront coûtés plus cher 19 000€ que ceux d’une jap’ mais en tout cas vous posséderez un engin d’une qualité et d’une finition au top (comme d’habitude pour la marque de Milhawkee)…Après avoir admiré la moto, le moment est venu de laisser le moteur donner un peu de voix.
Le bloc liquide 1130 cm3 de 106 ch pour 10 Nm de couple à 6 100 tr/min chante gentiment sur le ralenti d’une bonne bande grave.

S’asseoir sur la moto n’est pas très compliqué vu la très faible hauteur de selle, ce qui sera en revanche plus dur pour les moins d’1m80 c’est de poser les pieds sur les commandes avancées.
Et oui, cette moto est faite pour les hommes les vrais ! Elle ne se donne pas à un dompteur habitué aux motos édulcorées.
Un gabarit de bûcheron afin d’avoir une bonne préhension des commandes est donc conseillé afin de sentir maître à bord.
Hop on passe la première et la moto enroule un bon rythme tout comme le passage des vitesses qui se fait rapide et précis.
De 0 à 5 000 tr/min le moteur se conduit comme un vrai bloc Harley capable de vous tracter sur n’importe quel rapport engagé.
Passé ce cap des 5 000 tr la moto respire très, très fort.
J’en vois déjà se gausser mais je ne vous donnerais qu’un seul avertissement : « N’énervez pas trop les nouvelles Harley ! ».
C’est comme ça que j’ai découvert que cette moto est capable de plier plus d’un énervé en 4 cylindres : « Retour peinard le vendredi soir par l’A15 direction la Normandie : un peu de bouchon et un énervé qui se fait un malin plaisir de me klaxonner pendant 2/3 kms alors que je suis déjà à 80 km/h entre les voitures ! Je me dis que c’est l’occasion de faire un bon test de reprise à 80/90 jusqu’à … km/h dès que la route s’éclaircira.
Et là je fus quand même très surpris de la valise posée à cette énervé (en vieille 600 cbr de 92/94) de la gâchette qui passera avec circonspection une fois la sentence prononcée : une Harley envoie du gros bois avec un moteur à eau.
Niveau liquide, ce moteur ne consomme pas grand-chose à allure normale, vous parcourez aisément 260 kms avant réserve.
Ensuite dès que le rythme s’accélère on peut vite arriver à 9/10 L mais comme avec tous les gros moteurs.
(capacité maxi 19L) Et c’est un plaisir certain que d’avoir ce moteur entre les jambes : capable de balancer des bons riffs en duo en enroulant peinard et de se transformer en un dragster urbain quasi imbattable sur 400m DA.
Vous allez me dire c’est bien beau un moteur mais la partie cycle ?Bien qu’handicapée par son pneu arrière de 240 mm, la moto tourne et même plutôt très bien.
Bien sûr les petits recoins ne sont pas ce qu’elle préfère mais dès lors que la route proposera de belles courbes qui ne referment pas trop on prend un pied magistral à balancer la bête qui vous obéira sans vous demander de trop grands efforts.
Ce résultat est dû à une très bonne répartition des masses notamment avec un réservoir positionné sous la selle derrière le moteur.
La maîtrise du concept appartient bien à ceux qui l’ont toujours fait et est impressionnante.
Une fois le mode d’emploi assimilé, on essaiera même de sortir le genou et déhancher légèrement afin d’augmenter la vitesse de passage en courbe.
Elle raclera bien un peu mais l’angle pris est surprenant.
Emmener en Auvergne, elle me colla toujours une grande banane.
La montagne m’a d’ailleurs permis de vérifier que la moto possède un freinage de très haute qualité et endurant.
Les 3 disques de 300 mm sauront dans toutes les circonstances ralentir efficacement l’équipage même en cas d’optimisme trop prononcé.
Ces défauts sont des suspensions au débattement trop limité qui vous donneront l’impression de vous être tapé un trottoir alors que vous venez de rouler sur un mégot de cigarette ! Votre passagère comme vous appréciera le confort magistral offert par la selle très bien dessinée mais vous demandera le divorce dès lors que vous passerez sur un mauvais raccord un peu trop vite.
Mais ce tarage des suspensions est obligatoire afin d’obtenir la tenue de route proposée par l’engin.
La position aussi est assez atypique : tout en avant vous obligeant à tendre les bras et les jambes : on aimerait un régulateur de vitesse pour pouvoir décontracter le bras droit.
En conclusion dans la catégorie mastodonte où elle affronte la Suzuki VZ 1800 et la Rocket III de Triumph, cette Harley est celle qui vous permettra de rouler le plus comme avec n’importe quelle autre moto mais en bénéficiant d’un moteur exceptionnel.
19 000€ pour une moto qui vous collera à la peau toute une vie n’est finalement pas si cher que ça et vous permettra de vous démarquer de l’ensemble de la production.
Rappelez vous une certaine V-Max….
Les mythes ont la peau dure !

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