Catégories: Automobile
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10 avril 2020 6 h 55 min

Essai Yamaha XJ6

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On vous a déjà parlé de la XJ6 dans un précédent article, on y pondérait les élans du kit presse que Yamaha nous avait envoyé.
J’aurais envie de vous dire : il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis après cet essai.

Le marché des roadsters mide-size est le plus important en France et majoritairement aussi en Europe.
Il est donc nécessaire pour un constructeur d’y être bien représenté.
Yamaha tenait le bon bout avec sa FZ6, mais cette dernière pouvait un peu effrayer les débutants ou celui qui reprend la moto avec ses 100 ch.
La version 78 ch apparue plus tard n’apportait que confusion des genres.
Alors Yamaha a décidé de repartir depuis une feuille blanche pour nous sortir cette basiquo-utilitaire-roadster.
Le point le plus important, semble-t-il, est que les ingénieurs ont retenu que le plaisir au guidon et les sensations sont plus importants que d’énormes performances sur ce genre de machine.
Profondément remanié, le 4 cylindres surprend tout son monde.

Et second point que le plaisir commence aussi par des courbes évocatrices.
PUBLICITÉPUBLICITÉFranc sans jamais être brutal, il prend ses tours dès le bas du compte tour avec une poussée franche.
Si franche qu’il se permet d’avoir des reprises supérieures et un temps de réponse inférieur à celui d’un Z750 ! Ou est le miracle me direz-vous ? Une cartographie qui favorise le couple en bas au détriment de la puissance en haut.
De plus ce couple omniprésent entre 1 000 et 6 000 tr/min est très bien secondé par un étagement de boîte plus court qu’à l’accoutumée.
Un peu de tricherie certes mais bon sang, c’est bien agréable.
Revers de la médaille, à 140 km/h on est déjà à 8 000 tr/min.
Enfin la boîte apporte moins de critique que sur la FZ6.
Plus douce, elle verrouille mieux même si le débattement du sélecteur mériterait d’être réduit afin de ne pas remonter exagérément le pied sur chaque passage de rapport.
Il en résulte que cette petite moto, de part son caractère moteur, vous colle un franc sourire sous le casque.
A l’inverse d’une Bandit qui délivre pourtant la même puissance mais qui semble un peu aphone, la XJ6 chante et même très bien.
Ses vocalises s’échappent par ce curieux échappement sous le moteur.
Il a le mérite de libérer l’arrière de la machine d’un point de vue esthétique et sa grosse chambre offre une joli caisse de résonnance aux gaz, délivrant ainsi un joli bruit sans esbroufes mais teinté d’un petit son racing.
Bon un moteur sympa qui met du gaz c’est bien beau mais quid du reste ? On s’y sent assez bien : un guidon cintrée classiquement (pas exagérément relevé comme sur une GSR par exemple) des reposes pieds bien placés : le triangle selle – guidon – reposes pieds vous met à l’aise.
De conception classique avec son cadre acier, on s’attend à une machine un peu pataude, et bien non !Sans être la reine de la virevolte et du pif paf, dès que le rythme s’accélère face à des machines de même gamme, elle ne sera sûrement pas derrière.
Enrouler vite les virages à son guidon se fait sans problème, même reprendre les freins sur l’angle ne lui fait pas peur, c’est dire la qualité du châssis.
Ses suspensions travaillent très bien, ça sautille tout de même un peu sur les bosses.
On peut un peu pondérer cette impression par l’excellente monte pneumatique de notre machine d’essai équipée de Pirelli Diablo.
Mais tout de même, cette XJ6 s’en sort très bien.
Le pneu arrière de 160 participe grandement à cette maniabilité.
Sur l’esthétique, il n’y a pas grand-chose à dire.
Bien dans le style Yamaha, c’est propre : bien présentée et une belle finition.
Pour un bon rapport qualité/prix, vous avez donc droit à un beau plumage et de qualité !Ses défauts ? Dans une utilisation quotidienne, on déplore l’impossibilité de ranger un vrai U sous la selle et l’absence de béquille centrale toujours bien utile pour vérifier les niveaux et faire la tension de chaîne.
Les écopes latérales et le sabot font un peu trop plastiques.
Une poignée passager généreuse et anti-dérapante mais qui laisse peu de place pour réellement s’y agripper.
Bien qu’officiant de façon très honorable, les freins manquent de mordant et d’un poil de puissance, à trop vouloir rendre tout maîtrisable, Yamaha a perdu sur ce point un peu d’efficacité.
Au moment de conclure, il faut bien se rendre à l’évidence, si la ER6 avait commencé à signé la fin de l’hégémonie de la Bandit, la XJ pourrait bien définitivement l’enterrer.
Agile, plus légère acceptant d’être brusquée pour suivre les plus grandes, tout se fait très naturellement sur la XJ6 et dans une totale neutralité sans jamais prendre en défaut son pilote.
Yamaha a su entendre la presse qui ne parle que de moteur avec du caractère, on pensait ce fameux caractère tant recherché réserver aux 2 et 3 cylindres, sans atteindre la maestria de ceux-ci, il est bon de retrouver une bécane qui revient à l’essentiel à savoir : en avoir où il faut ! Qui roule tout le temps à plus de 9 – 10 000 tr sur route ouverte ? Cette XJ6 c’est comme un bon vieux tube d’Elvis : couillu et entraînant mais jamais agressif.
Quelque chose qui vous restera sans jamais vous lasser.
Disponibilité : de suiteTarif : 6 349€Réservoir : 17.
3 l – 205 kg avec les pleinsExiste en version XJ6 ABScoloris blanc

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