La structure Marc VDS continue le développement d’une Moto1 destinée à intégrer le nouveau règlement 1000 cm3 de la catégorie MotoGP en 2012.
Aux tests de Jerez en novembre dernier, l’équipe belge avait dévoilé en public (photo) son projet avec Suter Racing, BMW et Michelin.
Michael Bartholémy fait le point sur leur prototype en rappelant que ce projet pharaonique est encore loin d’être abouti et inscrit dans la durée.
Les propos du team manager ont été recueillis par Grégory Hellinx pour Motoracing.
Est-on certain que Marc VDS Racing alignera une telle moto, en catégorie reine, dès 2012 ? On sait que le projet ne suscite guère d’enthousiasme du côté du Superbike, alors où en est-on?“Le règlement sur l’autorisation des 1000 cm3 en 2012 n’est pas encore écrit mais des motos avec de tels moteurs seront alignées en 2012, c’est certain.
Personnellement, je pense que tout le monde équipera ses motos avec des 1000 car les 800 cm3 coûtent énormément d’argent.
Pour ce qui est de notre projet Moto1, j’espère qu’on aura l’occasion de voir notre machine sur la grille en 2012 mais, à l’heure actuelle, nous ne faisons que du développement.
Nous essayons chaque mois de rouler une à deux fois, parce que parallèlement nous développons aussi une nouvelle électronique en collaboration avec Bosch® et nous allons aussi recevoir un nouveau bloc moteur BMW un peu plus puissant.
Dès le 20 février nous allons mettre en route toute une batterie de tests en vue de réussir l’intégration de ces éléments.
La question de savoir si on verra, en 2012, une moto VDS en MotoGP n’est pas encore clairement tranchée.
Notre but est d’avoir cette moto sur la grille de départ mais cela pourrait d’abord passer par une location.
Nous avons d’ailleurs déjà reçu des demandes de certains teams dont je tairai ici les noms.
Un détail important aussi est le prix d’une saison en MotoGP.
Nous devons impérativement trouver des sponsors pour aligner cette moto, sinon nous pourrions simplement nous contenter, pour une saison supplémentaire, de récupérer notre investissement en développement via un tel type de contrat.
”Le choix de BMW comme motoriste est-il un choix définitif?“De ce point de vue les choses sont clairement arrêtées et il est acquis que c’est avec BMW que nous continuerons à travailler.
Nous avons avec eux une franche et étroite collaboration, et ce même si dans le box vous ne voyez pas apparaître des vestes BMW.
Mais c’est aussi certain que, si on va avec eux dans le championnat, ce moteur doit encore gagner en puissance et c’est ce à quoi nous travaillerons ces prochaines semaines.
”Et sur quelle base travaillez-vous avec Suter?“Nous bénéficions d’un contrat exclusif avec Suter.
Le manufacturier suisse développe le châssis sur notre demande et c’est notre moto.
A la différence de la Moto2, Suter ne peut pas vendre ce châssis à une autre structure.
Mais c’est évident que d’autres constructeurs sont en train de développer un châssis destiné à intégrer la Moto1.
J’ai notamment entendu que Kalex était sur le coup, Norton aussi.
Pour l’instant les choses bougent énormément et cette nouvelle réglementation donne des idées à beaucoup de monde.
Nous travaillons malgré tout en très étroite collaboration.
Nous n’allons pas, par exemple, rouler avec les freins X sans les informer mais, vu qu’il s’agit de notre moto, c’est nous qui décidons de la voie que nous voulons emprunter.
Evidemment, quand on développe une telle machine, le but est d’éliminer un maximum de points d’interrogation et donc si on monte sur la moto des Öhlins, c’est parce que tout le monde roule avec ça et on sait à l’avance que ça marche.
Mais nous pourrions tout aussi bien décider d’opter pour une autre marque sans pour autant que Suter y trouve quelque chose à redire d’un point de vue contractuel.
”N’était-il pas plus facile, pour un team comme VDS, de devenir client d’un des trois grands constructeurs, plutôt que de se lancer dans un tel développement dont vous avez la charge? “C’est effectivement une très bonne question et nous en avons parlé avant de nous engager dans cette aventure avec Suter.
On est bien conscient du risque que l’on prend en décidant de développer notre propre moto.
Le risque est évidemment financier, car développer une Moto1 coûte énormément d’argent et nous pourrions, à la fin de cette saison, nous rendre compte qu’elle n’est pas compétitive et qu’il ne servirait à rien de l’aligner.
A ce moment-là, nous devrions alors devenir client d’un des membres du trio Ducati – Yamaha – Honda.
Mais à l’heure actuelle, de ça, il n’en est pas question.
Nous mettons tous nos efforts dans cette machine et elle peut aussi tout-à-fait être apte à réaliser des résultats en catégorie reine, mais c’est encore un peu tôt pour porter un jugement objectif et donc définitif.
”Si finalement vous deviez intégrer le championnat MotoGP dès 2012, avec quel type de team le feriez-vous, et votre objectif serait-il d’amener Reding en catégorie reine? Avec un pilote? Deux pilotes?“Notre rêve avec Marc van der Straeten est de former des pilotes en Moto2 qui pourraient par la suite intégrer le championnat MotoGP, ce qui nous éviterait de payer, au prix fort, des pilotes venant d’autres teams.
Maintenant, si ce pilote sera Reding, ou un autre, il faudra voir ça dans le courant de l’année.
Je suis de ceux qui pensent que Reding peut encore continuer pour une année supplémentaire et donc en 2012 en Moto2, parce qu’il est encore très jeune, il vient juste d’avoir 18 ans, mais bon, après ça, si notre moto est compétitive et que l’on peut avoir notre pilote, sur notre moto c’est un plan parfait.
Par contre, au niveau de la structure VDS, nous ne voulons aligner qu’une seule moto.
La ligne est claire, une Moto1, deux Moto2.
Si maintenant d’autres teams désirent devenir clients de notre machine, il n’y a aucun problème mais, de notre côté, nous focaliserons nos énergies sur un seul pilote.
”Pensez-vous réellement qu’il y a un coup à jouer pour un nouveau team?“Chez VDS, quand on se lance dans un projet, c’est toujours avec une idée derrière la tête et, dans le cas qui nous occupe, notre but était avant tout de sécuriser notre place sur la grille.
On développe une moto dont la Dorna peut utiliser les photos et d’un autre côté on nous garantit une place sur la grille.
Et puis sur les dix ou quinze dernières années, on a pu remarquer que lorsqu’un changement de réglementation intervenait, les Japonais ont toujours eu un peu de mal à s’adapter.
De plus, à l’heure actuelle, nous sommes les seuls à faire rouler et à développer une moto pour 2012.
C’est donc finalement peut être l’année où nous aurons une chance à saisir.
Je suis aussi conscient que les structures qui se sont lancées dans une telle aventure n’ont jamais vraiment réussi à obtenir des résultats probants, et là je pense à X3 ou à Roberts avec la Proton mais, avec ce nouveau règlement, j’estime que c’est l’année ou nous devrions être capable de marquer les esprits.
”Source : www.
moto-racing.
be – Photo (Carmelo Morales) : David Clares pour Motoracing
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