Celle-ci, ça fait un bout de temps qu’on l’attendait.
Pour suivre le fil de notre série les «roadsters mid size», comment ne pas vous proposer un bon bi cylindre, nous les ardents défenseurs de la moto qu’on n’a pas besoin de tirer à 10 000 tr pour prendre son pied.
L’Europe tient le bon bout avec d’un côté Triumph et son magique 675 cm3 et de l’autre Ducati, qui sans s’en donner l’air, a tout changé ou presque.
Ou presque car la recette est toujours la même, un cadre treillis mis en avant même si pour le coup il est secondé par deux platines en aluminium et un bon bi, gras, coupleux et aboyeur …Première leçon de bon sens: être légèreC’est un point commun de plus qu’elle partage avec sa cousine anglaise et une différence que toutes deux travaillent face à des japonaises, souvent trop lourdes.
167 kg, une plume la Monster 796.
Dans ces conditions pas besoin de vous faire un dessin pour vous dire qu’elle virevolte dans toutes les situations.
Courbe serrée, rapide, pif paf, elle avale tout les doigts dans le groin.
Vu le rythme affiché, on s’étonne de l’efficacité de la fourche Marzocchi inversée de 43mm dénuée de tous réglages mais correctement travaillée par l’usine.
Pas trop sèche, elle tient le pavé même dans les bosses mais pas trop molle non plus, le gros freinage avant la met un peu à mal, elle s’enfonce bien un peu mais là où elle bosse bien c’est que jamais, non jamais, la direction ne se verrouille sous la contrainte.
Seul point négatif au tableau, un frein arrière un peu mou, du coup il faut appuyer fort sur la pédale et là on déclenche trop vite l’ABS.
Une course plus dure de la pédale permettrait certainement de mieux le doser.
L’avant c’est sans commentaire, tellement c’est efficace.
Ducati Monster 796A l’extérieur c’est du sérieux mais dedans ?Dedans, on retrouve le bi en L à 90°.
Plus coupleux que l’anglais, il est un peu moins puissant (Puissance 87CV – 64kW @ 8250tours/min – Couple 8,0mKg – 78Nm @ 6250 tours/min) , en fait deux philosophies s’affrontent.
Le moteur de la Ducati est en tenue de sport, il faut prendre soin de le maintenir au dessus de 4500 tr, si l’on ne veut pas le voir hoqueter et 6000 tr est le régime où le pétard explose, et quel pétard !Pas du genre mouillé … le grondement des échappements ne laisse pas la place au doute de toute façon.
La montée s’effectue avec force si bien que l’on ne voit pas le rupteur arriver qui coupe et vous pousse à passer le rapport au dessus : résultat, on retend l’élastique qui vous renvoie un coup de pied dans le derrière.
Oh put…, c’est BON !Alors quand tout est idéal, le tableau est parfait mais seulement si on se loupe sur le rapport engagé, la Monster devient moins efficace à la relance que la Street Triple.
La force de l’anglaise, c’est un moteur tout aussi plein et en même temps un peu moins « pointu ».
Le trois cylindres accepte de relancer plus facilement, il est plus disponible.
Mais pour la Ducati, il y a une solution : une dent de moins en sortie au pignon de boîte : le bénéfice est immédiat, la première tire moins long et c’est tout bon.
Car en configuration d’origine, on doit parfois rentrer le premier rapport dans certains virages pour être certain de bien en ressortir.
Un coup à prendre et surtout à gérer car si l’on essore comme un goret sur l’angle, on est pas à l’abri d’une petite dérive de l’arrière.
La boîte de vitesse de notre machine était un poil dure mais neuve de neuve, l’embrayage fantastique d’onctuosité et de douceur est de type APTC multidisque à bain d’huile avec commande hydraulique.
Hélas, on l’a rendue …Il fallait une fin, et rendre cette Monster, c’est une triste fin.
Au moins autant que d’avoir du rendre la Street Triple R ou la Benelli TNT 899 S.
La 796 est à ranger dans le dossier moto performante, amusante, généreuse et surtout attachante.
Elle est de la race de celle qu’on ne revendra pas forcément au bout d’un an ou deux, lassé d’en avoir fait le tour.
Non au contraire, on la gardera, la bonifiera avec des pièces spéciales comme les accessoires carbone qui équipaient la notre ou encore cette jolie selle en alcantara qui a le défaut d’être très longue à sécher une fois mouillée …Oui, on a craqué mais on le savait à l’avance, ce qui m’a un peu plus surpris, c’est l’excellent niveau de performances de cette Monster pourtant parée d’une fourche dénuée de réglages mais parfaite, comme quoi on peut faire bien et simple …Oui, voilà c’est ça une Ducati : bien et simple comme l’envie de faire un bon tour avec une bonne moto.
Son tarif de 8 990€ est certes plus élevé que la concurrence mais la qualité de la moto comme celle des éléments employés couvrent ce surcoût (surtout face aux japonaises).
Kilométrage parcouru : 500 kmProblèmes : néantMétéo : beaucoup de soleil et 130 km de pluieconso moyenne durant l’essai : 7l en usage sportif à très sportif
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