Contrairement à 2010, le printemps 2011 est un peu plus riche en comparatifs pneus.
En citant le grand test pneus Sport publié par Moto & Motards, nous évoquions l’arrivée prochaine du test Motomag concernant les pneus Sport-GT.
Il est enfin disponible en kiosque depuis quelques semaines.
Le segment des pneus Sport-Touring a subi un profond renouvellement, à l’exception du Pirelli Angel ST et du Dunlop RoadSmart.
Ce dernier est une valeur étalon dans la mesure où il est déjà vainqueur de nombreux tests passés, dont celui de Motomag l’an dernier.
Pour tenter de rester le pneu de référence dans la catégorie, Dunlop est en train de mettre la dernière main au successeur du RoadSmart.
Toutefois, nous verrons que l’actuel RoadSmart (photo) est loin d’être dépassé.
Parmi les grandes nouveautés, il y a le fameux Michelin Pilot Road 3 à lamelles.
Si Metzeler a déjà utilisé cette technologie sur son Feelfree Wintec à l’usage des scooters, elle reste une innovation sur le marché des gommes routières pour motos.
Ce principe, classiquement appliqué sur les vrais pneus thermogommes laméllisés, est sensé améliorer l’adhérence dans les conditions humides.
Nous verrons que cela n’est pas aussi simple.
Le Continental ContiRoadAttack 2 date de plus de 1 an, mais il reste une nouveauté intéressante.
Un procédé de fabrication le dispense de période de rodage et une cuisson par zones de températures variables sur la gomme avance des propriétés proches des bigommes (endurance au centre, adhérence sur les côtés).
Chez Bridgestone, au vu des résultats du BT-016 Pro et de la réputation du BT-021, la pression est à son maximum sur le BT-023.
Pas d’innovations spectaculaires sur ce dernier, juste des améliorations qui doivent replacer le manufacturier Japonais en bonne place.
Quant à Metzeler, le Z8 Interact succède au Z6 Interact, lui-même successeur de l’excellent Z6.
Si le manufacturier Allemand revendique sa carcasse à 3 zones de tension variable, le Z8 est un pneu monogomme à l’instar de son homologue Angel ST chez Pirelli (les deux fabricants font cause commune).
Avant de découvrir les résultats du comparatif, jetons un oeil sur la procédure suivie:Le magazine s’est rendu au Contidrom, centre de développement de Continental.
Il est important de noter que le protocole d’essais fait l’impasse sur l’endurance et surtout l’évaluation du comportement à la limite sur piste sèche.
Le niveau actuel de ces pneus est jugé largement suffisant sur route ouverte et pour la cible visée.
Les ateliers de mesure sur chaussée sèche et mouillée concernent uniquement évitement (vivacité), comportement sous la pluie, freinage d’urgence sur sec et mouillé.
Aussi, le confort de conduite est mis en avant par le profil de chaque pneu essayé, entre les Continental très vifs (presque déroutants) et les Michelin très ronds (plutôt pesants).
Pour juger de l’efficacité pure sur piste humide, indépendamment des sensations de l’essayeur, un classement chronos est visible entre parenthèses.
La hiérarchie du ressenti se trouve ainsi validée par les temps au tour.
Le pilote d’essai est Étienne Garcin-Marrou, spécialiste ‘Conso’ et de la conduite en conditions précaires du mensuel.
Classement du comparatif pneus Sport-GT 2011 Motomag n°279 (notes + chronos) :1- Dunlop RoadSmart: 9/10 – 1’33’’38 (2ème)2- Bridgestone BT-023: 8/10 – 1’35’’80 (4ème)3- Continental ContiRoadAttack 2: 7/10 – 1’34’’65 (3ème)4- Michelin Pilot Road 3: 7/10 – 1’32’’67 (1er)5- Metzeler Z8 Interact: 7/10 – 1’37’’95 (5ème)6- Pirelli Angel ST: 6/10 – 1’41’’34 (6ème)Conclusion:1) Ces gommes ont toutes un niveau d’efficacité difficile à prendre en défaut, à moins de sortir de leur champ d’utilisation à un rythme déraisonnable.
Les véritables différences se font jour d’avantage au niveau des différents profils qui donnent le caractère propre à chaque train de pneus.
Si les Michelin survolent l’épreuve de l’eau, ils ‘avèrent pourtant délicats au freinage sur le mouillé.
Ils sont surtout lourds à emmener.
A l’opposé, les Continental sont les plus sportifs du test, avec une certaine propension à la vivacité qui peut éventuellement dérouter au quotidien.
Il est intéressant de noter qu’ils sont aussi les plus légers du lot, aussi bien l’avant que l’arrière, au bénéfice de la maniabilité (effet gyroscopique réduit et masses non-suspendues en baisse).
2) Le train de Dunlop RoadSmart et de Bridgestone BT-023 affichent une homogénéité globale qui affirment leur position en tête du classement général.
Il n’en reste pas moins que les Dunlop RoadSmart sortent gagnants haut la main en étant performants dans tous les domaines.
La rubrique ‘points faibles’ est tout simplement vide.
Ils restent donc la référence dans la catégorie Sport-GT.
Les Bridgestone BT-023 font oublier son prédécesseur BT-021, avec une confiance retrouvée sur le mouillée et un comportement sans surprise.
La seule réserve est constituée par le passage des flaques d’eau où il est moins à l’aise (aquaplaning).
Les Continental ContiRoadAttack 2 sont la belle surprise du comparatif.
Les premiers pneus sans rodage sont joueurs et performants sous la pluie, à l’exception des flaques d’eau.
Certes, ils marquent un peu le pas à l’épreuve des distances de freinage.
Mais ces pneus étonnants gagnent vraiment à être connus.
Les Michelin Pilot Road 3 dominent le test sur piste mouillée, sans jamais devenir pointus (progressivité).
Ils ont hélas une lacune qui contraste avec leur tempérament sous la pluie : ils sollicitent trop l’ABS au freinage.
Ce dernier est constamment en action au freinage, à fortiori sur le mouillé.
Conséquence, le train de pneus Clermontois détient les plus longues distances de freinage.
Avec leurs profils très ronds, ils sont également les plus lents au changement d’angle et donnent une impression de lourdeur au train avant (semblable à celle procurée par des pneus sous-gonflés).
Les Metzeler Z8 Interact n’appellent pas de critiques, de part leur comportement neutre et facile.
De plus, ils excellent au freinage avec les distances de freinage les plus courtes.
Le potentiel d’adhérence est exploité au maximum.
L’ABS intervient uniquement pour empêcher le décollage de la roue arrière.
Spectaculaire! Hélas, les Z8 s‘avèrent sensibles aux flaques d’eau et sujet à quelques dérobades uniquement de l’arrière à rythme soutenu sur le mouillé.
Enfin, les Pirelli Angel ST affichent 2 visages.
Autant ils sont excellents sur le sec, avec de grandes qualités de maniabilité (2ème derrière le Dunlop) et en particulier de freinage sur le sec (avec le Metzeler), autant ils se montrent décevants dans toutes les phases humides.
Dans le classement général, cette délicatesse globale sur le mouillé se payent cash dans le cadre ciblé du protocole d’essai Motomag.
3) Pour connaître les résultats dans le détail, il est indispensable de se procurer le magazine Motomag n°279 de Juillet-Août 2011 en kiosque.
Source et photo: www.
motomag.
com n°279 de Juillet-Août 2011
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