Triumph apparaît aujourd’hui comme un grand d’Europe, au delà des nouveautés aperçues cette année, nous avons voulu en savoir plus.
En savoir plus sur la génération 1050 qui nous apparaît comme vieillissante face aux nouvelles références, plus sur l’avenir de la marque, sa vision des classiques.
Entretien avec Eric Pecoraro, Responsable des Relations Presse pour les anglais en France.
Motosblog : Bonjour Eric, est-ce que tu peux nous parler un peu de la Speed Triple R ? Quelle est la volonté de Triumph sur cette moto, est-ce que c’est parce que vous en aviez assez de vous faire chatouiller par Aprilia et sa Tuono ?Eric Pecoraro : Non pas du tout, on ne souhaiait pas répondre à Aprilia mais proposer à tous les possesseurs de Triumph qui voulaient monter en gamme, une moto ultra performante.
Je crois que l’on s’adresse plus à une clientèle de Triumph ou de Ducati sur les Monster S que à celle des replicas roadsters…Triumph Salon ParisC’est aussi une cohérence de la gamme qui possédait déjà beaucoup de modèles R.
Il faut bien voir que c’est une moto vraiment exclusive car nous rajoutons beaucoup plus de pièces que sur les modèles R 675 qui ont un écart de prix entre 1000 et 1500 euros par rapport aux versions normales, là on sera plus sur 4 000 euros d’écart.
La différence se fait avec les suspensions Ohlins mais aussi sur les superbes jantes en alu forgé PVM, chaque roue nécessite de partir d’un bloc d’alu de 19 kg pour arriver au résultat que l’on voit sur la moto.
Les jantes sont plus rigides et plus légères, 2kg de gagner sur la paire de jantes.
Motosblog : Justement, j’insiste sur le 1050 qui apparaît aujourd’hui un poil court face à la concurrence, si on prend par exemple en frontal la Benelli R160.
On parle beaucoup de la Super Licence (futur permis européen) qui nous permettra de rouler en full, est-ce que ce moteur peut encore évoluer ?Eric Pecoraro : le 1050, c’est un moteur quand même référence puisque son caractère est malgré tout reconnu par la clientèle mais aussi la presse, la puissance ne fait pas tout, il faut aussi avoir des relances vigoureuses, un moteur plaisant à conduire.
Il est évident que tout modèle doit évoluer et je vous rappelle que nous sommes peut-être la seule marque qui a fait évoluer tous ses modèles en moins de 5 ans mais vous verrez surtout encore beaucoup de nouveautés dans les prochaines années.
Motosblog : justement, on a déjà vu beaucoup d’images de la future Dayton 675, qu’en est-il de cette moto ?Eric Pecoraro : c’est difficile de vous répondre, oui le centre de recherche est en Europe, oui vous avez vu des motos, comme je vous le disais, il n’y a pas de modèle figé chez Triumph, on travaille beaucoup actuellement sur un certain nombre de projets et parfois malencontreusement, les motos sont vues très, trop tôt.
Motosblog : vous lancez l’Explorer 1200, la Tiger 800 nous semblait être la bonne solution pour conquérir une nouvelle clientèle, là vous allez tout de même vous heurter à une référence qui s’appelle GS, c’est quoi vos ambitions avec cette moto ?Eric Pecoraro : Soit nous allons accompagner nos nouveaux clients de la Tiger vers le haut, je vous rappelle que la Tiger 800 nous a permis de prendre 22% de gain de parts de marché sur le segment du trail mid size (- 900 cc) ce qui est près du double de la gamme GS (sans la 1200 cc).
L’Explorer est une toute nouvelle moto qui on l’espère attirera aussi une nouvelle clientèle mais on croit que nous avons la première alternative crédible à la GS que vous citez, qui est une excellente moto mais l’Explorer respecte nos valeurs : 3 cylindres, caractère moteur et qualité de finition.
Motosblog : Ce nouveau moteur par cardan sera forcément réutilisé chez vous, peut-être sur la Trophy ?Eric Pecoraro : fin 2012, nous présenterons d’autres nouveautés, pourquoi pas !Motosblog : Vous nous faites saliver, sur les 3 – 5 ans à venir, à combien de nouvelles motos peut-on s’attendre ?Eric Pecoraro : C’est dur de vous dire exactement combien tellement il y en a, aujourd’hui, on a plus de 200 ingénieurs qui travaillent sur de vraies nouveautés, je ne vous parle pas d’évolutions, le plan nouveaux produits est incroyable.
Motosblog : Il y aun retour de flammes sur la sportive européenne, le marché c’est clairement les européens leaders et le paradoxe, c’est là où Triumph entend être un gros d’Europe, il vous manque ce produit “Superbike” qui se vend peu mais qui est la plus grosse vitrine d’un certain savoir faire.
Quelle est votre politique sur ce point ?Eric Pecoraro : Je suis tout à fait d’accord avec vous, c’est une vitrine technologique et d’image très importante.
Aujourd’hui ce qui ne nous permet pas de le faire, ce n’est pas un problème technique, c’est simplement un voeux de développement de notre gamme qui donne d’autres priorités.
Pour y parvenir, il nous faudra un tout nouveau moteur car le 1050 ne nous permettra pas d’atteindre le niveau de puissance atteint aujourd’hui par les dernières sportives.
Motosblog : Triumph vit un peu moins on a l’impression sur ses classiques, à part les bobos des villes qui veulent parader en Bonneville ou les anciens et ils me pardonneront un peu nostalgiques.
Je ne dis pas que Triumph tourne le dos au passé mais on sent une vraie volonté d’aller de l’avant, où en sommes-nous Eric Pecoraro : il y a un véritable attachement en interne à cette gamme et une véritable volonté de développer les motos.
Il y a une réalité, les ventes progressent tous les ans et elles représentent presque 20% de nos ventes.
On aura 110 ans en 2012 et on veut faire plus qu’un rappel historique de ce côté-là.
Nous prenons souvent pour acquis la douceur et le confort de nos véhicules modernes, mais c'est grâce à un élément essentiel du système de suspension