Catégories: Automobile
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10 mars 2020 18 h 55 min

Exclusif Autosblog : interview de Daniel Bilalian, France Télévision peut-elle être intéressée par la F1 ?

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Lors de la présentation du Dakar 2011, nous avons pu croiser Daniel Bilalian, patron des Sports chez France Télévision.
Avec l’affaire “TF1 lâche-t-elle la F1 ?”, nous nous sommes posé une autre question : “France Télévision veut-elle la F1 ?”.
Aux yeux de la Terre entière, Bernie Ecclestone, nous vend la F1 comme l’élite automobilistique.
D’autres répondent que ce ne sont que des protos comme ceux des 24H du Mans ou bien que la WTCC plus proche de la production est plus apte à marquer l’imaginaire humain.
Daniel Bilalian a une autre vision, intéressante, emprunte d’une certaine vérité télévisuelle et sans langue de bois.
Voici un long extrait de notre discussion à partir d’une question essentielle posée par Mr Bilalian pour la télé : “l’automobile fait-elle encore rêver les gens ?“…Pour le patron des Sports de France Télévision, la réponse ne passe que par la négative.
Se basant sur plusieurs outils d’analyse dont le premier : “Le français ne s’endette plus en priorité pour son auto.
Dans les années 80, la première source de crédits en France, c’était l’automobile, aujourd’hui, c’est le crédit immobilier”.
“Le rallye dans les années 80 faisait rêver, on voulait tous s’acheter la voiture championne du monde, c’était un signe de réussite”.
Il faut dire que ce n’est pas totalement faux, on se souvient d’ailleurs que les marques communiquaient beaucoup sur ce faire valoir, apposant de longs autocollants sur les lunettes arrières, histoire de narguer son voisin “je me la suis payée !” pouvait-on ainsi lui souffler dans la moustache.
“La F1 ressemble aujourd’hui à un jeu de voitures radiocommandées, il ne s’y passe plus rien.
C’est malheureux à dire mais c’est un sport qui a perdu tout son côté dramatique avec sa dangerosité, ses accidents, son spectacle.
” Là, on voit bien que c’est l’homme de télé qui parle, songeant au voyeurisme du télé-spectateurs.
Sans exceptionnel, pas d’audimat.
“L’autre problème de la F1, pour nous français, c’est que nous n’avons pas de pilotes qui y brillent.
L’absence de champion français c’est important pour une chaîne de télé qui a un public généraliste.
Ce public attend des évènements à “Marseillaise” ».
Là, on rejoint l’analyse globale du manque d’attractivité de ce sport en France.
Pas de champion égale pas d’investissements que ce soit au niveau des sponsors, de l’Etat (comme le voudrait Alain Prost) ou des médias.
Enfin, toujours du côté des médias télés, voici un autre élément d’analyse qui compte dans l’évaluation de la F1 à la télé : “Il y a aussi un élément défavorable pour nous, c’est que c’est un sport qui se déplace vers l’Asie avec de nouveaux circuits.
Le problème, c’est que nous avons des horaires de diffusion qui ne sont plus sur des horaires grand public.
Ce n’est pas favorable pour l’Europe”.
Au bout du compte, sans dire ce qu’elle vaut, Mr Bilalian nous confie que la F1 n’est pas un problème par son prix qui n’est pas si cher face à d’autres compétitions mais que c’est un programme difficile à rentabiliser.
Il estime que “TF1 qui n’est pas plus bête que nous” doit se poser les même questions quant au côté opportun de diffuser ce programme car tout est question de rentabilité…

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