La 81ème édition du salon de Genève vient de fermer ses portes sur un bilan positif, avec une fréquentation supérieure aux objectifs et en hausse de 6 % par rapport à 2010.
Une prouesse quand on se réfère aux chiffres décevants des dernières éditions de Francfort et Paris.
Et un tour de force quand on considère la liste des nouveautés.
Car, il faut être honnête, on a eu bien du mal à trouver de véritables têtes d’affiche passées les Ferrari FF et Lamborghini Aventador.
Ce sont surtout avec des concepts que les constructeurs ont tenté de créer l’événement en bouchant les trous d’air dans leur calendrier de nouveautés.
Mais question autos à retrouver dans la rue rapidement, de nombreuses stars ont boudé la Suisse.
On était loin quand même du « millésime exceptionnel » que certains confrères ont vu (je me suis peut être trompé d’entrée…).
Il faut dire que la situation est complexe dans le petit monde des salons automobile.
Si nombre de rendez-vous de « seconde zone » souffrent, au point de parfois mettre la clef sous la porte comme à Londres, suite au désistement de grandes firmes qui veulent faire des économies sur le budget communication, d’autres prennent leur envol médiatique, captant les grands constructeurs et leurs grandes révélations.
Quitte à mettre en péril les incontournables.
L’un des exemples les plus criants reste à ce jour le salon de Detroit, qui vient de subir une traversée du désert.
Même s’il faut reconnaitre que la situation est un peu spéciale dans ce cas.
Le rendez-vous américain repose en effet beaucoup sur la santé des labels US, et ces dernières années ont été très difficile pour celles-ci.
Mais Detroit souffre aussi de la concurrence d’autres salons américains qui attirent de plus en plus les constructeurs.
Ceux-ci préfèrent créer l’événement à Chicago (en février), à New York (en avril) ou à Los Angeles (en novembre), des endroits à la situation géographique plus favorable.
Mais la « menace » est une nouvelle fois plutôt chinoise.
Chaque année en avril, les villes de Pékin et Shanghai alternent pour organiser leur grand rendez-vous.
Et comme le marché chinois est devenu le nouvel eldorado des européens, ceux-ci chouchoutent les visiteurs asiatiques en leur réservant de nombreuses et belles surprises.
Sauf que cela a forcément un impact sur les salons européens et notamment Genève qui se tient un mois plus tôt.
Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir le programme BMW pour Shanghai le mois prochain.
La firme à l’hélice dévoilera en première mondiale la Série 6 coupé, un concept annonçant la future M5 mais aussi et surtout la nouvelle Série 1 ! Un modèle qui est pourtant prévu au départ pour l’Europe.
D’autant que les chinois n’aiment pas les compactes deux volumes.
Face à cela, le seul concept Vision Drive dévoilé à Genève fait pâle figure.
Et pour enfoncer le clou, dans la galaxie BMW, Mini dévoilera sa Mini Coupé !Mais le plus étonnant pour nous les français, c’est Citroën qui dévoilera sa DS5 en Chine.
Un peu curieux, car même si on sait que les chinois raffolent de haut de gamme européens, ils n’aiment pas les monospaces et préfèrent les berlines bien classique, symbole de réussite sociale.
Mais comme on l’a déjà dit, le marketing a ses raisons que la raison ignore.
En tout cas, pendant ce temps, à Genève, Citroën n’a rien dévoilé ! Si ce n’est un concept inédit en Europe, puisqu’il fut présenté en Chine il y a un an !Le salon helvète est-il en danger pour autant ? Le succès de la dernière édition nous répond clairement non.
Il s’affirme toujours comme un événement incontournable en multipliant les avantages.
On retiendra sa position géographique idéale, au carrefour de plusieurs pays, et sa taille humaine qui séduit visiteurs et constructeurs.
Mais la programmation risque de souffrir de plus en plus de la concurrence chinoise.
Parce qu’en plus de la Série 1 ou de la DS5, Shanghai sera le théâtre du lancement de l’Audi Q3, du concept Mercedes Classe A, de la New Beetle II… Autant de véhicules dont la priorité reste l’Europe à la base et que l’on attendait à Genève mais qui rêve d’une succès story chinoise.
Mais un salon de Genève « pillé » de ses nouveautés peut-il toujours être aussi attirant.
La réponse est clairement non aussi.
Car quand on va dans un salon, c’est pour découvrir en priorité en avance des nouveautés, celles où le grand public peut monter dedans.
Il va donc falloir jongler habilement entre Europe et Chine à l’avenir !Au final, les constructeurs ne se moqueraient-ils pas un peu des clients du Vieux Continent ? Est-il vraiment normal pour Citroën de créer l’événement à 10 000 km de la France alors que c’est son marché d’origine et numéro 1 ? A chacun de se forger sa propre opinion.
Les puristes et fans pourront crier au scandale, les autres s’en moqueront !
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