Le design de la Peugeot 508 est-il déjà dépassé ?

Jusqu’à nouvel ordre, c’est le nouveau porte-drapeau de la marque.
Autrement dit, elle doit exposer fièrement les couleurs et les valeurs de Peugeot.
Pour cela, le lion a dû travailler sur l’image de sa berline, qu’il a fait monter en gamme.
Les dirigeants et ingénieurs de la marque ne s’en cachent pas, l’inspiration est clairement venue d’outre Rhin.
Cela se ressent dans la qualité perçue.
Mais il reste un domaine où l’auto est loin de faire l’unanimité, le style.
Problématique dans une telle catégorie.
Le constatMalgré de bons débuts commerciaux, la Peugeot 508 fait débat au niveau de son design, avec de nombreux détracteurs.
Peugeot était pourtant attendu au tournant sur ce point après une 407 à problèmes.
D’abord encensée pour son design agressif, l’auto a rapidement pris un coup de vieux, se traduisant par des ventes en chute libre.
On lui a ainsi beaucoup reproché son manque de finesse et d’équilibre.
La consigne a donc été de corriger cela avec la 508, qui montre une silhouette bien mieux proportionnée.
Surtout, Peugeot a souhaité faire dans la finesse en mettant fin à la bouche disproportionnée.
L’idée de départ était claire.
Fini l’exubérance, Peugeot doit proposer des produits élégants et discrets, cela fait partie de son ADN.
Une genèse mouvementéeMais les choses se sont vite compliquées.
La 508 a souffert de la pire situation possible : une valse continue à la tête du style Peugeot au cours de sa genèse.
Et on le sait, cela n’est jamais bon pour le développement d’une auto.
Même si la 508 est loin d’avoir un rôle « d’icône », elle est capitale pour l’image Peugeot.
La pression n’est jamais bonne pour renouveler un modèle.
Elle conduit a des catastrophes souvent ! On l’a vu avec la Twingo ou l’Alfa Giulietta.
La 508 a donc commencé sa vie sous l’ère Jérôme Gallix, qui est resté peu de temps au poste de patron du style.
Est ensuite venu Jean-Pierre Ploué qui a voulu corriger le tir pour rendre l’auto moins agressive.
Mais celui-ci a été remplacé par Gilles Vidal, qui a hérité d’une copie où il ne pouvait toucher à plus grand-chose.
En tout cas, cette valse des patrons du style se remarque.
La 508 fait sous certains angles bricolage, mélangeant vieux codes Peugeot et nouveaux.
Dans le détail, qu’est-ce qui cloche ?Bon, il faut relativiser, tout est une question de gout personnel.
Mais il faut reconnaitre que Peugeot aurait pu corriger certains défauts.
Déjà, comme on l’a dit, l’auto mélange de vieux gimmicks à de nouveaux.
La bouche n’est pas vraiment plus fine et mieux intégrée.
Les phares triangulaires ou encore les antibrouillards verticaux surlignée d’une barre horizontales sont archi vus ! Le vitrage latéral aurait pu aussi avoir une forme plus dynamique : la vitre arrière s’arrête net, ce qui n’allège par le profil.
C’est bête à dire, mais tout se joue dans le détail à ce niveau.
La baguette de chrome sur la malle semble perdue et est placée trop en hauteur.
Résultat elle dirige le regard vers le haut et accentue la sensation de lourdeur de la poupe.
Une auto déjà vieille visuellement ?Le très gros problème, c’est que la 508 arrive au pire moment.
Présentée en juillet 2010 et commercialisée en février 2011, elle est proposée après une série de concepts annonçant un vrai renouveau du design Peugeot, initié par Gilles Vidal.
Celui-ci a enfin pris les choses en main pour redonner une identité cohérente aux lionnes et tourner enfin la page du style « 206 », né en 1998 ! Les premiers résultats ne vont pas tarder à se faire sentir, dès début 2012 avec la 208 et plus encore fin 2012 avec la remplaçante de la 308.
Au milieu de tout ça, la 508 va déjà prendre un sacré coup de vieux.
Quel avenir pour cette auto ?En voulant faire sobre, Peugeot a voulu limiter les risques pour faire durer la 508 dans le temps.
Mais au milieu d’une gamme plus moderne, peut-elle vraiment tenir le coup ? Nul doute que les designers planchent déjà sur un gros restylage de mi-carrière pour la mettre à la page.
D’autant que la rumeur d’une 601 à la silhouette de Sportback se fait insistante.
Le glas pourrait-il déjà sonner pour la 508 ?Berline