Le fait qu’une écurie de Formule 1 qui n’est pas l’émanation sportive d’un groupe automobile, ou lié à lui d’une façon plus lointaine, domine le championnat 2011 pose certaines questions et irrite forcément une écurie historique comme Ferrari qui, elle, dépend de la Formule 1 pour vendre ses voitures.
Pourtant, le cas Red Bull n’est pas inédit.
Il y eu un précédent célèbre en Formule 1, et pas si éloigné que ça dans le temps, Benetton.
A l’époque, le sponsoring tout azimut était monnaie courante en F1 et les cigarettiers, les marchands d’alcool, les entreprises hi-tech et autres groupes de BTP (dont un certain Ben Laden -photo ci-dessous- avec Williams…) se disputaient à prix d’or les pontons et ailerons des monoplaces.
Arrive Benetton en tant que sponsor de Toleman, écurie oubliée depuis mais qui avait servi de laboratoire d’essais pour le futur V6 Honda Turbo et fait débuter un certain Ayrton Senna.
Bien vite, l’entreprise italienne de textile n’est pas satisfaite d’un simple rôle de sponsor et investi massivement chez Alfa Romeo.
La robe verte et le logo blanc faisait un effet boeuf dans les paddocks.
Mais Benetton décida de passer la vitesse supérieure et racheta Toleman.
Et fit un truc très gonflé, mettre à la tête de cette écurie un béotien en Formule 1, quelqu’un qui n’y connaissait rien, le flamboyant Flavio Briatore.
Manager de pilotes à l’occasion, il est toujours celui de Fernando Alonso et de Mark Webber, il amena Benetton au plus haut de la discipline grâce à un jeune pilote bourré d’un évident talent, Michael Schumacher.
Non sans tricher plus souvent qu’à son tour, Benetton était arrivé à son but ultime, ne plus sponsoriser son écurie qui s’appelait maintenant Benetton et laisser aux autres (Mild Seven ou Polti par exemple), le faire.
Red Bull n’a pas procédé autrement mais la grande différence avec Benetton est que la marque autrichienne envahit à peu près tous les secteurs du sport automobile et d’autres compétitions.
Surtout, Red Bull a mis en place une filière de pilotes qui a donné naissance au second Schumacher, Sebastian Vettel, qui écrase maintenant tout sur son passage mais avec une honnêteté bien plus marquée.
Mais Red Bull ne serait rien sans le génie de l’histoire, l’ingénieur Adrian Newey, parti de chez McLaren pour tenter un nouveau challenge avec une nouvelle écurie.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Adrian Newey a parfaitement réussi son coup ! Et peut-être bien que la prochaine étape sera la création d’une voiture, plutôt d’une supercar, bien réelle celle-ci, contrairement à la déjà mythique X1 de Gran Turismo 5, histoire de faire de Red Bull un véritable constructeur automobile.
La boucle serait ainsi bouclée et la claque infligée aux écuries historiques de Formule 1 encore plus grande…
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