Après un passage chez Citroën, nous nous dirigeons vers Peugeot avec tout d’abord l’interview du patron du design de la marque puis dans un second temps un responsable produits.
Deux pour le prix d’un, à défaut d’avoir eu l’accord de Renault pour la même interview.
Il faut croire que le Losange savait qu’il n’avait pas beaucoup à dire …C’est un Gilles Vidal, finalement assez décontracté et presque toujours honnête même s’il a du parfois être corporate.
Motivation, orientation, inspiration, voici quelques clés du design de la Peugeot du futur :Autosblog : Gille Vidal bonjour, nous allons être un peu direct mais à quand le style Concept Car par Vidal sur un produit fini pour la route ?G.
V : les concepts cars, c’est vrai que depuis SR1, nous avons fait 6 concepts cars dont 4 qui étaient de vrais manifestes pour traduire ce que l’on voulait faire.
Et puis il faut le temps de les mettre sur la route, il nous fallait 4 à 5 ans pour les mettre en scène mais aujourd’hui je peux vous dire que dans quelques mois nous allons dévoiler les premières applications au public.
…A : Quelques mois, cela veut dire que l’on se voit à Genève avec des produits Gilles Vidal « route » ? G.
V : c’est tout à fait possible que l’on ait un modèle intéressant à dévoiler.
A : par exemple 208 ?G.
V : je ne sais pas si on peut dire ça, vous verrez d’ailleurs des choses peut-être avant.
Isabelle Javary, Resp Presse intervient : D’ici quelques semaines, vous verrez des images et d’ici quelques mois, vous verrez l’auto et l’essai pour la presse interviendra avant l’été 2012.
A : vous dites vouloir poser de nouveaux codes stylistiques mais nous ce que l’on voit, c’est que quelque soit le concept, ce sont toujours les même codes, est-ce que cela veut donc dire qu’à l’image de VW par exemple, toutes les Peugeot à venir se ressembleront ?!G.
V : Non pas tout à fait même si en tant qu’observateurs vous pouvez penser cela.
L’idée c’est d’avoir des codes identifiables, c’est à dire trouver le juste équilibre entre notre philosophie de design qui fait la signature d’une marque (il illustre que cela peut-être le dessin d’un optique, le contour d’une prise d’air) mais il faut être en même temps capable de les moduler pour les adapter aux proportions des véhicules.
Par exemple entre une SR1 et un HR1 qui était le petit engin court, urbain et le concept d’aujourd’hui, on peut dire que les éléments sont similaires, qu’ils ont la même signature graphique mais ils sont très différents si on les mettait côte à côte, on pourrait voir qu’il ne transporte pas tout à fait le même message.
Mais on a besoin de construire quelque chose de solide, de cohérent (il parle de la future identité du Lion) donc on a aussi besoin de similitudes.
On verra que sur la production, il y aura plus de différences par rapport à cette base que nous avons posée.
Mais, il faut avoir les deux : ni être trop germanique, dans le copié collé, ni trop cahotique comme certaines marques que je ne citerai pas.
(là, il nous a coupé l’herbe sous le pied).
A : Citroën a pioché dans son passé, Renault assume ses concepts avec des moments de la vie (la fleur selon Laurens van den Acker), vous aujourd’hui, vous nous dite vouloir créer une nouvelle identité pour Peugeot mais finalement c’est quoi votre inspiration ?G.
V : l’inspiration en fait c’est finalement les valeurs de la marque.
Peugeot, c’est avant tout des voitures élégantes, si je pense à 504 coupé ou 506 coupé, c’est des voitures assez pures, cintrées qui ont une carrosserie qui se rapproche de la mécanique et du châssis, c’est quelque chose que j’aime bien.
Cela pour traduire une agilité.
Ce mélange de pureté, de simplicité et par ailleurs aussi de créativité avec le côté latin de la marque Peugeot.
C’est un style historique pour Peugeot et c’est quelque chose avec lequel je veux construire la marque demain.
L’équilibre des proportions, c’est aussi très important, aussi bien sur une 205 que sur des voitures plus grosses, elles ont toujours été très bien posées sur la route.
Et puis Peugeot, ce sont aussi des faces avants charismatiques, ce sont des valeurs historiques que l’ont ne veut pas perdre.
Mais en même temps, ce design doit montrer la technologie que l’on veut mettre : efficience, respect de l’environnement, etc, etc…Nos parties affûtées ou des bouches plus petites représentent la technologie sous le capot ou dans l’habitacle.
A : Vous parliez des séries 4 et 5, nous voulions savoir quel futur donner à 508 ? Elle est sortie quasiment au plus mauvais moment, juste où vous lanciez votre propre style avec de nouveaux concepts (la 508 n’est pas une de ses créations), elle pourrait presque sembler déjà un peu dépassée dans la gamme.
G.
V : Il faut temps de faire des véhicules, 508 avait tout de même initié les changements : la calandre un peu flottante, des feux plus stylisés, même si elle est un peu en décalage avec SR1.
Mais finalement, elle est bien dans son segment : élégante et sobre, elle est de fait assez mondiale, c’est une voiture qui a été dessinée et pour l’Europe et pour la Chine.
Elle n’est pas aussi flamboyante que les concepts cars mais face à la concurrence, elle est bien positionnée.
A : Mais n’avez-vous pas peur qu’elles vieillissent trop vite d’ici un ou deux ans face à vos nouveautés 208 et remplaçante 308 ?G.
V : C’est toujours le risque alors, il peut se passer deux choses :- soit grâce à son segment spécifique où l’on a moins besoin d’expressivité que sur les petites, elle se maintient- ou bien si l’on voit qu’il existe le besoin et bien on fera un restylage, tout simplement (il rit)A : Le design, c’est facile !G.
V : Vu ainsi oui, tout simplement …A : J’aime, j’aime pas ! Si je vous demande quel est le genre d’auto que vous aimez le moins faire, c’est quoi ? Monospace, citadine ? Et l’inverse, le genre qui vous motive le plus ?G.
V : Tout est intéressant, même s’il y a les goûts personnels et je vous répondrai à la fin (il rit).
C’est vrai que même un utilitaire, on pourrait trouver cela moins glamour qu’un coupé mais il y a un challenge de designer : les astuces de fonctionnalité, respecter l’aspect utilitaire mais avec un style attractif car il ne faut pas oublier que les entreprises et surtout les artisans très demandeurs négligent totalement cet aspect.
Un coupé sport est excitant d’une autre manière et à titre personnel, je préfère les coupés.
A : alors à quand une nouvelle 504 coupé ?G.
V : d’ailleurs j’adore 504 coupé et un équivalent du futur, pourquoi pas.
En fait quand on a fait SR1, on avait en tête la 406 coupé.
Comment renouveler la 406 coupé avec quelque chose de plus pointu, de plus radical mais en ramenant du sens aussi.
La 406 Coupé avait des valeurs dans lesquelles beaucoup de sont reconnus : agilité,légèreté, efficace, SR1 est né de ça.
Oui dans le monde de la 504 coupé et 506 coupé, il y a des valeurs qui nous intéressent.
A : Dans la concurrence, vous avez trouvé des choses qui vous plaisent sur ce salon ?G.
V : J’ai pas trop eu le temps de faire le tour, sur internet j’ai vu quelques choses comme chez VW, un truc très marrant la monoplace ( ndlr concept Nils), j’aime bien tout ces concepts un peu décalés sur le thème de la mobilité urbaine.
A : à propos de la tendance berline coupé, on commence à en être surgavés, tous les constructeurs s’y mettent, tous les designers aussi, n’est-ce pas un peu trop facile ou un manque d’imagination de la part des designers ?G.
V : non je ne pense pas que ce soit trop facile, coupéifier les berlines, c’est parce que les clients ont envie de ça en ce moment.
Si on arrive à respecter la fonctionnalité et l’habilité mais en rendant le véhicule plus dynamique, plus racé, on ramène des valeurs de look importantes pour l’égo des clients, c’est un phénomène assez naturel.
Nous prenons souvent pour acquis la douceur et le confort de nos véhicules modernes, mais c'est grâce à un élément essentiel du système de suspension