C’est bête de le dire, mais il faut quand même le répéter de temps en temps parce que certains ont du mal à le comprendre.
Pour vendre une voiture, elle faut qu’elle soit d’abord désirable de l’extérieur.
On aurait pu dire autrefois que cela importait peu pour des petits véhicules ou des engins à usage familial, mais désormais, quelle que soit la catégorie, il faut aguicher pour se démarquer.
Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures, regardez les marques qui ont révolutionné leur style au cours de la dernière décennie.
Leurs ventes ont explosé.
On pense ainsi à Citroën, Ford, Jaguar ou encore Mazda.
Au début des années 2000, la marque japonaise a injecté une grosse dose de dynamisme à ses véhicules, avec les résultats que l’on connait.
Mais les choses ont un peu dérapé par la suite.
> La patte van den AckerLe réveil de Mazda s’est fait avec un homme : Laurens van den Acker, aujourd’hui à la tête du style Renault.
Un jeune néerlandais qui ne délaissait jamais ses baskets de couleur, même pour les grandes présentations.
Il a imaginé un nouveau langage, le Nagare Flow, un design basé sur la légèreté avec des formes comme dessinées par le vent.
Cela se traduisait par des carrosseries aux traits étirés au maximum, avec de nombreuses nervures en formes de vague.
Il est ainsi à l’origine d’une série de concepts qui restera à jamais dans l’histoire du design automobile.
Mais là est le problème.
Il y avait les plus beaux concepts de la production auto, mais ils étaient si flamboyants que les concrétiser en série était quasi impossible.
Résultat, les retombées étaient vraiment limitées, ce qui pouvait un peu frustrer.
Pire, les interprétations avaient un gout douteux en grande série.
Les Mazda sont passées du dynamisme sobre et élégant de la première génération de berline 6 à l’exubérance peu légère de la dernière 3.
Celle-ci était loin de montrer la légèreté promise par le langage Nagare flow, flow voulant dire flux !> De Nagare à KodoQuoi qu’on en dise, le départ de van den Acker aura été salutaire à Mazda.
Il est remplacé par Ikuo Meada, un japonais, pur produit de la maison.
Plus qu’une révolution, il a posé les bases d’une évolution.
On n’aura ainsi pas le droit à une véritable cassure.
Mais déjà, premier engagement clair : plus de fausse promesse avec les concepts.
Ceux-ci doivent rester les roues sur terre.
Il y a surtout la définition d’un nouveau langage.
On aime beaucoup ça chez les japonais.
Puis on lui trouve un nom qui fleure bon le soleil levant.
Cette fois c’est Kodo, qui peut se traduire par l’âme en mouvement.
Les traits sont plus élégants et cherchent à exprimer la vitesse, même à l’arrêt.
Ikuo Maeda décrit ce nouveau thème stylistique en ces termes : « Dans le cadre de ses efforts visant à faire encore évoluer l’expression du mouvement, le département design de Mazda s’est focalisé sur les notions de force, de beauté et de tension que l’on observe dans les mouvements spontanés des animaux.
Il émane de ce mouvement une telle vitalité qu’il suscite une intense émotion chez tous ceux qui le perçoivent.
» Le manifeste fut dévoilé fin 2010, avec le Shinari.
> Dans la réalité, il faut s’attendre à quoi ?Plus concrètement, les nouveaux codes annoncés typiques sont limités.
On retrouvera surtout une nouvelle calandre.
Si elle est toujours en V, elle remonte vers le haut et retrouve une dimension raisonnable.
Elle est soulignée d’une barre chromée qui vient mourir dans les phares.
Le reste est moins codé, tout juste peut-on affirmer que les traits seront toujours tendu et anguleux.
Et c’est le CX-5, tout juste dévoilé, qui inaugure ce nouveau style.
Mazda Shinari Concept 2010 – 2
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