Maintenant que l’on se fréquente depuis quelques temps, vous savez que mon coeur balance pour les sportives, les vraies.
Mon affection se porte vers une Gumpert Apollo au détriment d’une Bugatti Veyron et mon coeur saigne de ne pas voir une véritable grande sportive française pour aller défier Porsche 911 ou Nissan GT-R depuis la disparition des Venturi ou dernières Alpine.
Alors quand j’ai eu l’idée de cette variation autour d’un même thème : un moteur turbo essence de 200 ch et un prix (hors options) de 30 000 euros, j’ai de suite pensé à RCZ qui depuis fin 2009 représente l’automobile française dans le monde des roadsters pour placer face à DS4, l’hyper star du marché et la Coccinelle qui dans sa finition Turbo prend de faux airs de 911.
Bref des autos qui paraissent mais qui doivent aussi être à la hauteur.
On ne n’attend pas le roadster français au niveau d’une Porsche Boxster ou d’une Lotus Evora, non il ne faut pas se tromper, RCZ défit tout de même le marché et surtout l’Audi TT avec certains arguments : sensualité, sportivité, félinité nous dirait presque le Lion de Peugeot.
Alors, je vous propose de découvrir ce qu’il a vraiment dans le ventre à fond de six (qui plafonne à 233 km/h) …car quand on investit un peu plus de 30 000 euros dans une essence de 200 ch, on en espère son pesant de sensations en retour.
RCZ, une question de style Et quel style ! J’ai beau l’avoir croisée sur de nombreux salons, RCZ n’a pas pris une ride, son design ne s’est pas essoufflé, bien au contraire, il s’est affirmé.
Cette auto vieillira bien et ne sera pas que tendance pour 3 ou 4 ans avant le prochain restylage, elle est déjà intemporelle.
La meilleure vue est sans conteste celle que l’on a depuis le demi baquet dans les rétroviseurs pour voir ses hanches s’élargir afin de laisser de la place aux voies arrières.
De la pointe de son capot à l’aileron arrière, elle transpire le mouvement même à l’arrêt.
Collée au sol par sa ligne basse et ses grosses jantes de 19 pouces, on la penserait presque plus petite qu’elle ne l’est réellement, on a l’envie de jouer à comme dans la série “le juge et le pilote” à passer sous les barrières de péages.
A l’intérieur, c’est presque un sans faute surtout avec l’option cuir étendu qui garnit tableau de bord et panneaux de porte.
Le Volant est parfait avec son méplat.
Les baquets manquent un poil de maintien latéral mais restent confortables sur longs trajets.
Détail agaçant, ils basculent vers l’avant mais ne s’avancent pas, ce qui ne facilite pas franchement l’accès aux places arrières qu’il faudra réserver à un enfant âgé de 5 à 10 ans.
Avant on peut installer un fauteuil mais pas l’incliner dans le petit dort, après et bien c’est tout simplement trop petit pour les plus d’1m60.
En revanche à l’avant la garde au toit est suffisante même pour les plus grands, malgré mon 1m89, j’ai encore de la place sous le pavillon.
On parvient à trouver une position idéale mais pas parfaite, la planche de bord et le volant restant toujours un peu trop haut mais c’est des petits détails.
Tout est tourné vers le pilote, la console centrale se part de jolis cadrans et horloge, la commande de vitesse tombe parfaitement dans la main y compris le frein à main, l’ergonomie est bien réalisée même si tout cela aurait mérité un peu moins de bouton et d’être un peu plus intuitif.
Moteur : un fonctionnement un peu à l’ancienne : turbo on/off Le THP 200 révèle deux caractères.
Assez creux sous 3 500 trs, il ne prend réellement son envol qu’à 4 000 pour donner le meilleur de lui même, le fameux effet turbo à 4 500 trs.
A ce moment là, il botte quand même les fesses et la poussée assez franche se fait sentir.
Ensuite, il grimpe sans trop s’essouffler jusqu’au rupteur à 6 500 trs.
Le couple maxi de 275 Nm se situe à 1 770 trs /min.
La plage du bonheur est donc assez réduite sur 2 000 trs de fonctionnement et demande à ce rythme sa ration d’essence.
A rythme très sportif et très soutenu, il n’est pas rare de voir l’ordinateur de bord affiché les 20l voir 30l à fond de 6 à 233 km/h sur autoroutes allemandes.
La moyenne de notre essai aura été de 11,1l avec un usage assez sport, sur un intermédiaire autoroutes françaises à allures légales plus villes et un peu de départementales, on se situe à 9,7l de moyenne.
Nous sommes donc bien loin des 6,7l annoncés par Peugeot et avec les 55 litres du réservoir, on tombe à 500 km d’autonomie.
La boîte 6 est assez bien étagée même si la 3 tire un peu court, en revanche elle croche un peu sur les passages de rapport en usage sport, on est loin par exemple du brio d ela transmission d’une Mégane RS.
Châssis, ça va très bien Avec une masse à vide assez réduite de 1346 kg, RCZ se positionne dans les automobiles légères, pour se situer on entre en confrontation avec une Lotus Evora qui se place sous les 1400 kg mais qui doit elle porter un V6, mas tout de même, cela laisse espérer un beau comportement.
Posée et accrochée au sol sur ses voies larges, RCZ fait preuve d’un joli brio quand il s’agit de forcer le rythme.
Le sous virage est quasi inexistant.
On félicite le travail des suspensions type pseudo Mc Pherson à l’avant et avec barres anti-dévers intégrées à l’arrière.
Filtrant relativement bien sur le début de course les irrégularités de la route, elles maintiennent parfaitement les mouvements de caisse sur les changements de direction rapides et une fois posées en courbe, aucun mouvement de pompage ne se fait sentir.
La direction se fait précise même si encore un peu trop démultipliée.
Le freinage est vraiment puissant, ce qui permet d’attaquer très fort à la prise de freins pour ralentir l’auto et ensuite relâcher la pression pour rendre un pouvoir directionnel plus fort aux roues avants.
L’apport de disques de taille généreuse et surtout ventilés sont d’un grand bénéfice.
Les jantes de 19 pouces sont chaussées de gommes sportives (ancienne génération) Continental ContiSportContact 3 en 235/40.
Connaissant particulièrement bien ces gommes (elles équipent ma C30), je dois dire qu’elles auront rarement été prises en défaut.
Un ContiSportContact 5 P fera mieux par exemple en stabilité au freinage mais c’est déjà bien.
Conclusion : encore un peu de fun et on tient là la nouvelle Alpine ! RCZ est une excellente sportive pas Super Sportive comme une Mégane RS mais elle tiendra son rang.
Elle paraît ce qu’elle est, à savoir un très beau et exclusif coupé.
L’Audi TT est balayée d’un revers de la main, trop discrète, trop froide au moins sur le style.
Seulement, aussi performante soit-elle, il lui manque un supplément d’âme : une propulsion.
Car avec ces excellents trains roulant, RCZ aimerait glisser un peu de son si délicieux popotin !Si notre modèle frôlait les 40 000 euros avec toutes les options, une version de base dépasse à peine les 31 000 euros, et croyez nous sur parole, vous ne serez nullement déçus de votre investissement.
Reste à essayer la Coccinelle 2.
0 TSI 200ch pour savoir qui est la reine ! Voir notre essai DS4 THP 200.
Aparté :Avec un peu plus d’ambition, la France pourrait se frotter aux plus gros poissons, RCZ pourrait très bien s’équiper d’un moteur de 300 ou 350 ch dans une version méchante, encore faut-il en avoir la volonté car la technique, PSA (ou même Renault) en disposentOn a aimé :- la ligne- la qualité des finitions- la taille généreuse du coffre- l’effet turboOn a moins aimé :- bien plus glouton en essence que ce qui est annoncé- la boîte de vitesse- l’accès aux places arrières
Laisser un commentaire