C’est un rêve pour beaucoup d’entre nous mais encore aujourd’hui inaccessible pour certains.
Un français a eu une idée qui apparaît pas bête et réalisable : comment rendre l’automobile “gratuite” ?Comment ça marche ? on vous dit tout dans la suite …Foncièrement l’auto a un coût mais et si grâce à un système d’affiliation, il était possible de se faire rembourser son auto ?Un peu comme en grande surface où l’on obtient X centimes d’économies sur une carte de fidélité.
Là après l’achat de sa voiture, nous serions identifiés chez des commerçants partenaires de l’opération.
En réalisant nos achats chez eux : ameublement, TV-Vidéo, alimentaire, essence, réparateurs automobile, nous aurions des prix négociés.
De quelques pourcents, ô pas grand chose mais le concepteur de ce projet estime que mis bout à bout, au bout de quelques années, voilà qui nous rembourserait notre auto.
Idée farfelue ? Un journaliste de Challenges.
fr a rencontré Michaël Oualid, ingénieur et ancien de l’industrie automobileQuel est l’intérêt pour le marchand de meubles, dont les parkings sont pleins, de payer ses clients ?Il s’agit d’une simple forme de promotion, rien d’autre ! Evidemment, le week-end, les parkings débordent et le marchand de meubles n’a pas intérêt à faire venir davantage de clients.
En revanche, le mardi après-midi, il peut rechercher une affluence supplémentaire, avec des incitations.
En plus d’inciter l’automobiliste avec un “cash-back”, le marchand de meubles rétrocède aussi un petit montant des achats au constructeur, un peu de la même façon que les hôtels rémunèrent les sites de location de chambres, ou que les marchands en ligne versent des commissions à Google si le client est venu sur leur site par l’intermédiaire du moteur de recherches.
Le constructeur est rémunéré comme un apporteur d’affaires, car il génère des ventes supplémentaires pour le magasin.
Pour le constructeur, la voiture devient rentable non plus au moment de sa vente, mais au moment de son utilisation.
Quel est l’intérêt pour l’automobiliste ? Au départ il doit payer pour utiliser la “free car” ?En premier lieu, il verse un montant modéré.
Au lieu de payer le prix total de la voiture, le consommateur s’acquitte d’un droit d’entrée, qui peut être compris entre 1 et 3.
000 euros.
Je penche tout de même pour un prix un peu plus élevé que 1 euro : un peu comme chez le psy, il faut que le conducteur s’engage ! Mais au fil du temps, ce droit d’entrée est remboursé grâce aux multiples promotions octroyées par les partenaires.
Par ailleurs, le fait que la voiture soit équipée d’un boîtier qui mesure effectivement les distances parcourues permet un système d’assurances plus souple, sur le modèle du “pay as you drive”.
L’assureur identifie simplement le conducteur grâce à la carte bleue introduite dans le boîtier, et elle facture celui qui utilise effectivement la voiture.
Ainsi le propriétaire peut prêter sa voiture à un ami sans payer une prime d’assurance supplémentaire.
Autre avantage pour ceux qui souhaitent partager une free car : un même véhicule peut être rattaché à de multiples conducteurs, tous assurés individuellement.
Les assureurs ont une analyse plus fine de leurs risques, et les usagers payent le juste prix.
Pouvez-vous nous parler de la voiture en elle-même ?Elle a plusieurs caractéristiques.
En premier lieu, son design doit évoquer une ouverture aux autres partenaires : grande distribution, assurances, tourisme, énergie, divertissement, service, et même quelques éléments de personnalisation.
Cette construction ouverte va de pair avec un aspect robuste, car la free car doit pouvoir durer de nombreuses années.
Cela implique donc un design qui ne se démode pas trop vite.
C’est, de toute façon, une voiture dont l’usage est plus important que la propriété : c’est une automobile sobre et sans fioritures, qui renchérissent son coût de fabrication.
Même en terme d’équipement, elle est extrêmement dépouillée.
Elle peut avoir un chauffage, mais le système est bien moins sophistiqué que sur les modèles existants.
Cette sobriété présente un autre avantage : la free car est beaucoup plus légère.
Cela la rend plus sûre, car les éventuels accidents sont moins graves, et surtout cela la rend plus écologique, car elle mobilise beaucoup moins de matières premières et est plus légère, donc consomme moins.
Enfin, elle est open-source.
Cela signifie que le constructeur doit en livrer les plans en même temps que les pièces, afin que les garagistes puissent l’assembler eux-mêmes.
Mais aussi qu’on puisse la personnaliser après sa fabrication, ajouter des éléments de confort ou des jeux sur le boitier, sans coût supplémentaire.
A qui s’adresse-t-elle ?Tout le monde a besoin d’une automobile abordable : les retraités, les jeunes, les chômeurs, les familles (qui en font leur deuxième voiture), et maintenant les populations des pays émergents.
Le cabinet AT Kearney a réalisé une étude sur l’Ultra Low Cost Car (ULCC), il évalue le marché à 15,6 millions de voitures par an en 2020 ! Quelle est la différence avec les voitures low-cost telles que Renault les fabrique ?Les Dacia ont été conçues avec une base de coûts faible mais elles sont commercialisées exactement de la même manière que des voitures classiques : l’argent rentre dans les poches du constructeur au moment où la vente se réalise.
La free car coûte beaucoup moins cher à développer et à assembler : son prix de revient, avec une estimation pessimiste, est au maximum de 6.
000 euros.
Le coût de production, lui, est en partie pris en charge par l’automobiliste dans le droit d’entrée.
Avec 5% de rétro-commissions, on estime que le constructeur peut gagner environ 500 euros par an.
Cela signifie que les constructeurs, qui gagnent habituellement entre 500 et 1.
000 euros par modèle, peuvent gagner entre 5 et 10 fois plus qu’avec leur actuel modèle économique.
En clair, la free car coûte deux fois moins cher à fabriquer, mais peut rapporter cinq fois plus d’argent.
Cette rentabilité permet aux constructeurs de continuer à assembler des voitures en France.
Cette free car remet totalement en cause le modèle économique des constructeurs…Oui, mais cela résout aussi leur problème de rentabilité ! J’ai travaillé sur ce projet en me mettant avant tout à la place du constructeur.
Cela suppose, tout de même, une période de transition.
Dans un premier temps, en test, le boîtier pourrait être installé sur les voitures existantes.
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