Celle qui incarne désormais la muscle-car, forcément américaine, dans sa plus belle expression n’est pourtant pas née en tant que telle, comme nous allons le constater par la suite.
La Ford Mustang va bientôt fêter son cinquantième anniversaire et ça tombe bien puisque ce sont cinq générations qui se sont succédées pour en arriver là.
C’est en 1964 que la première Mustang voit le jour et avec elle, la catégorie des Poney Cars, spécifiques aux USA.
La définition d’une Poney Car est fort simple puisqu’il s’agit forcément d’un coupé, décliné en cabriolet par la suite, et dérivé d’un modèle de grande diffusion auquel il reprend le châssis et la mécanique, parfois même l’intérieur.
Voulue par Lee Iacocca, futur président de Chrysler alors chez Ford, la Mustang dérivait donc fort logiquement de la Facon, une insipide berline comme il en existe tant outre-atlantique.
Rien à voir, donc, avec la muscle-car actuelle.
Cette première génération avait des objectifs modernes puisque Ford comptait écouler 100 000 modèles la première année.
Or, ce ne sont pas moins de 318 000 unités qui furent vendues, entrainant forcément un changement de stratégie chez Ford… et son ennemi juré General Motors qui répliquera plus tard avec sa Camaro.
Mais la suite va être nettement moins réjouissante pour la Mustang.
Cette seconde génération apparu en 1973, en plein choc pétrolier, ce qui expliquera beaucoup de choses à son égard.
Dérivant cette fois de la Pinto, cette Mustang Mark II ne restera pas dans les esprits, c’est le moins que l’on puisse dire, étouffée par une mécanique sans âme elle-même étouffée par de très sévères normes anti-pollution et un poids très conséquent de la voiture.
Inutile de dire que cette seconde tentative fut un échec, même avec l’apparition d’une version V8.
Qu’il était déjà loin le temps où Steve McQueen arrachait le bitume avec sa Mustang FastBack dans Bullit…Ford Mustang FastBack, Bullit, Steve McQueenPire que la Mustang II, ce n’est pas possible me direz-vous ? Et bien si, ça l’était et Ford le prouva en 1979.
Dérivée cette fois de la Fairmont, une autre berline insipide dont je ne vous ferai pas l’offense de vous la montrer en photos, cette Mustang Mark III connu pourtant un beau succès et fut le modèle qui resta le plus longtemps au catalogue puisqu’elle sera produite jusqu’en 1994.
Il faut dire que Ford avait un destin tordu pour cette pauvre Mustang : le constructeur pensait remplacer cette Mark III par un dérivé de la Mazda MX-6, le constructeur japonais appartenant alors à l’américain.
Mais en adoptant cette base japonaise, la Mustang serait devenue une traction avant, un sacrilège sans nom pour les fans du modèles qui ne se privèrent pas de le faire savoir à Ford.
Ils voulaient une propulsion et un bon gros V8, point barre ! Du coup, Ford remisa ce projet au placard pour en faire la Probe et la Mustang Mark III dût tenir plus longtemps que prévu pour attendre sa remplaçante, qui n’avait du coup pas été prévue par Ford !Vous me direz, si c’était pour produire une telle horreur que cette Mark IV, Ford aurait pu se contenter de garder la Mark III, qui n’était pas si mal finalement.
Mais non, Ford s’est cru obligé, pour cette quatrième génération, de cloner les modèles japonais alors si populaires outre-atlantique.
C’est simple, cette Mustang aurait un logo Toyota sur la calandre que cela ne choquerait personne ! Heureusement pour elle, cette génération eut quand même droit à sa version Cobra et son gros V8 bourré de chevaux et dégoulinant de couple.
Mais c’est bien la seule chose positive que l’on retiendra d’elle…Heureusement, en 2005, tout change et Ford se réveille franchement avec cette cinquième génération.
Cette fois, le constructeur a la superbe idée d’imiter Mini et reproduit avec un certain talent le look si reconnaissable de la première génération.
Plus vintage tu meurs et cette Mustang aura droit à tous les égards : versions Boss, Cobra, SuperSnake, V6, V8, V8 suralimenté par compresseur, tout y est ! Évidemment, avec un tel pedigree, cette version est un énorme succès au point qu’elle va finir par traverser l’Atlantique pour être vendu en Europe.
Chevrolet cassant la baraque en important sa Camaro (autre revival réussi) sur le vieux continent, Ford ne pouvait décemment pas ne pas faire de même.
Et que l’on se rassure, la sixième génération qui s’annonce sera tout aussi désirable, Ford ayant retenu la leçon.
Sauf que pour cette Mark VI, une grosse surprise devrait apparaitre sous le capot, prenant la forme d’un… quatre cylindres ! Ultra-moderne et suralimenté par un turbo, certes, mais quatre cylindres quand même.
Signe des temps, même les légendes n’échappent plus au downsizing.
Tout fout le camp, ma pauvre dame…
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