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« Législatives 2024: Vote inhabituel Loir-et-Cher »

Au bureau de vote 406, placé dans la salle de motricité de l’école Louise-Michel à Blois, Corinne Magnier, qui est dans la cinquantaine, sort de l’isoloir à 9h15. Elle affirme qu’elle ne vote généralement pas, mais le poids de ces élections est plus conséquent cette fois. Elle exprime son désir de revoir la paix dans le pays et d’avoir des politiques qui se battent pour le système de santé, une question qu’elle considère comme la plus vitale. Pendant ce temps, le maire de Blois, Marc Gricourt, arrive pour voter. Il plaisante avec Corinne, alors qu’il avait tenté, sans succès, de se présenter comme candidat d’une union de gauche après la dissolution de l’Assemblée nationale et avant que le Nouveau Front Populaire (NFP) ne désigne Reda Belkadi, un jeune militant de La France Insoumise (LFI). Gricourt avait exprimé son amertume, croyant qu’il aurait pu défier le député sortant et ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, et faire echec à l’extrême droite. Belkadi a cependant perdu son investiture le 28 juin, suite à la découverte d’une série de tweets antisémites qu’il avait publiés entre 2018 et 2019. Malgré son absence d’étiquette, ses bulletins marqués LFI et NFP sont toujours là et peu d’électeurs semblent informés de cette situation.

A 10 heures, au marché situé à la place Bernard-Lorjou dans les zones résidentielles de Blois, l’influence du parti politique Rassemblement national est assez tangible. Mohamed Saoudi, âgé de 70 ans, possède un étal de produits de cuisine et d’habits estivaux. Sur ses trois progénitures, deux de ses fils sont employés dans une usine tandis que sa fille est en phase de finaliser ses études universitaires à Paris. « Avec un diplôme très élevé! Dans notre famille, aucun individu n’utilise les prestations sociales et beaucoup d’autres sont dans la même situation. Alors pourquoi généraliser? », se demande-t-il. Monsieur Saoudi a été très attentif à l’élection, avec des activistes distribuant des brochures à l’extérieur de son magasin. Plus tard, il se rendra aux urnes: « Si j’ai quitté l’Algérie, c’est dans le but de cohabiter paisiblement avec chacun. Je suis fier de résider dans la République. J’ai clairement décelé sur TikTok que Madame [Marine] Le Pen est une candidate qui suit une ligne droite, qu’elle ne dérangera pas les personnes ayant une double nationalité. De toute manière, mes enfants, dans leur pays d’origine, ils ne pourraient même pas s’exprimer en kabyle.  »

À 11h20, dans le petit hameau de Marolles, situé dans Loir-et-Cher, une douzaine de kilomètres séparent ce cadre idyllique de l’endroit connu à Blois comme la zone à urbaniser en priorité. Marc Fesneau, candidat du Mouvement démocrate, et sa compagne de campagne, Mathilde Desjonquères, avaient organisé une assemblée communale ici. « Nous espérons que Fesneau gardera son poste de ministre de l’agriculture. Il a accompli de bonnes choses pour nous », exprime Jean-Luc Creiche, un fermier local, tout en fixant pensivement ses chaussures. Benjamin, le fils de Jean-Luc qui est apprenti dans la ferme familiale, est d’accord, bien qu’il reste silencieux. Maxime (qui préfère rester anonyme), un ouvrier paysagiste avec un physique d’athlète et habillé en pull blanc, quitte rapidement les lieux. Interpellé, il déclare dans un murmure : « Mes amis et moi partageons le même avis. Nous ne voulons plus travailler pour ceux qui restent oisifs. Si… si ce côté droit l’emporte, il y aura sûrement des émeutes, mais ça ira. Regardez ce qui se passe en Italie ! »
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