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« Attitude gouvernement Nétanyahou: Israël reste Gaza »

Les stratèges peuvent se référer au théorème du magasin de verre: tout ce que vous brisez devient votre bien. En 2002, le secrétaire d’État Colin Powell (1937-2021) avait cité ce principe pour essayer de persuader George W. Bush de ne pas envahir l’Irak – une action qui faisait partie de la réaction américaine aux attaques du 11 septembre 2001.

Powell avait prévenu le président: « Si vous brisez [le régime], vous en devenez le propriétaire [du pays]”, soit 25 millions de personnes à gouverner dans une atmosphère d’hostilité. Bush n’a pas tenu compte des conseils de son ministre. En mars 2003, les États-Unis ont renversé le régime de Saddam Hussein sans plan pour le remplacer. Ils se sont emparés de l’Irak, ont déclenché une guerre civile entre Irakiens, ont ravivé le djihadisme – sous la forme de l’État islamique – et, ce faisant, ont déstabilisé la région pour une génération. Les morts (des centaines de milliers) et les ruines de ces années de malheur hantent toujours la région.

Les parallèles historiques ont leurs limites. Cependant, la politique de Benyamin Netanyahou à Gaza semble chaque jour davantage suivre le théorème du magasin de verre. À la tête d’une coalition qui ne survit que grâce à l’appui de partis d’extrême droite, le premier ministre prolonge la guerre dans les territoires palestiniens. Sans le dire ouvertement, il repousse la dernière proposition américaine – établie conjointement avec le Qatar et l’Égypte et approuvée par l’Organisation des Nations unies (ONU).

C’est l’enfer sur les rives de la Méditerranée.

Joe Biden suggère un armistice immédiat en contrepartie de la libération des captifs détenus par le Hamas. Washington adhère à l’opinion que toute expansion, mis à part quelques interventions sporadiques, ne peut provenir que d’une négociation – une requête revendiquée par un nombre croissant de manifestants israéliens. Sans entrer dans les spécificités, le projet de Biden envisage ultérieurement la cessation complète des combats, le retrait de l’armée israélienne, suivi d’un programme de cinq ans pour reconstruire Gaza qui a été ravagée.

Que ce soit des organisations humanitaires autonomes ou affiliées à l’ONU, qu’elles soient locales ou globales, elles dépeignent toutes le même scénario. Un enfer à la lisière de la Méditerranée. Les habitants palestiniens – 2,3 millions de personnes – sont dans une situation critique sur plusieurs plans : sanitaire, alimentaire (des milliers d’enfants souffrent de malnutrition), psychologique. Ils ont aucune issue, car les frontières sont fermées. Ils n’ont pas accès aux tunnels. Ils subissent lourdement le choix d’un bombardement intensif choisi par l’armée israélienne dans ce conflit initié par le Hamas. Le ministère de la santé du Hamas rapporte que trente-sept mille Gazaouis – comprenant de nombreux enfants, femmes, personnes âgées – auraient déjà perdu la vie dans la campagne qui a suivi l’opération terroriste du 7 octobre 2023, où environ 1 200 personnes ont trouvé la mort.

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