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La réorganisation subtile de la dette de l’Ukraine

La période d’indulgence a pris fin. Les principaux gestionnaires d’actifs mondiaux demandent que l’Ukraine, actuellement en conflit avec la Russie, s’acquitte de ses dettes. En 2022, ils lui avaient octroyé un sursis de deux ans pour le remboursement d’environ 20 milliards de dollars (18,7 milliards d’euros) de bons du Trésor. Ce dernier se termine le 1er août.

Les détenteurs de près de 20 % de ces obligations, qui sont les plus grands créanciers privés, ont formé un comité il y a quelque temps pour entamer les pourparlers avec Kiev. Parmi eux se trouvent le plus important gestionnaire d’actifs au monde, l’américain BlackRock, le français Amundi, filiale du Crédit Agricole et premier fonds d’Europe avec 1 900 milliards d’euros d’actifs sous gestion, et Pimco, premier fonds obligataire mondial.

Les premières discussions, qui se sont étendues sur douze jours, ont commencé en juin, mais n’ont abouti à aucun accord. Kiev offrait à ses créanciers une décote de 60 % sur la valeur de leurs obligations, tandis que ces derniers n’étaient disposés à accepter qu’une décote de 20 % au plus. Le ministère des finances ukrainien, conseillé par Rothschild & Co, envisageait également de remplacer les obligations en cours par de nouvelles ayant une date d’échéance au plus tard en 2040, avec un taux d’intérêt ne dépassant pas 1 % jusqu’en 2027, puis augmentant progressivement.

La réorganisation survient à une période critique pour l’Ukraine, un pays qui a un besoin urgent de financement pour maintenir sa défense et sa survie. La nation attribue actuellement 40 milliards de dollars par an à ses exigences de défense, ce qui représente 22% de son produit intérieur brut (PIB). Ces dépenses ont été multipliées par cinq depuis le début de l’invasion russe en février 2022. L’Ukraine doit encore obtenir 37 milliards de dollars pour finaliser son budget pour 2024, à une époque où ses revenus fiscaux seront inférieurs à ce qui était prévu, à cause d’une prévision de croissance réduite de 3,5% au lieu de 4,6% cette année, suite aux attaques russes sur la moitié de son infrastructure énergétique.

Le FMI demande des réformes

La restructuration est présentée comme une étape nécessaires en vue de sécuriser des financements supplémentaires, selon une source proche des discussions qui croit que « si l’Ukraine fait l’abstention, elle met en péril la possibilité de nouvelles investissements privés ».

Certes, le pays peut s’appuyer sur un énorme prêt de 50 milliards de dollars (46,5 milliards d’euros), qui a été approuvé par les dirigeants du G7 en juin, et qui sera remboursé par l’intermédiaire des intérêts obtenus grâce aux actifs russes gelés à l’étranger. Cependant, à cause d’incertitudes politiques liées au futur soutien de l’Union européenne et des États-Unis, Kiev préfère explorer d’autres alternatives.

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